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5e dimanche de Pâques Année A

Homélie Dimanche
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Textes : Actes des Apôtres 6, 1-7 ; 1 Pierre 2, 4- 9 et Jean 14, 1- 12

Frères et sœurs, Shaloom ! Ces derniers temps, depuis environ deux mois, les termes confinement et déconfinement sont à la mode et très présents dans les conversations : Nous sommes confinés. A quand le déconfinement ? Hier, l’épicentre du coronavirus était la commune de la Gombe, aujourd’hui, c’est la commune de Lingwala, et plus précisément le camp KOKOLO. Et demain ? Sous d’autres cieux, on parle de déconfinement progressif. Que dire chez nous au Congo, et ailleurs en Afrique? Comme chrétiens, gardons notre foi et notre confiance en Jésus-Christ tout en respectant les règles édictées par le gouvernement et les personnels de santé.

Les lectures de ce dimanche évoquent la vie de l’Eglise à la suite du Christ. La première lecture fait référence à une situation nouvelle qui s’est présentée dans la communauté chrétienne : « Les frères de langue grecque récriminaient contre ceux de la langue hébraïque », parce que les veuves de leur groupe étaient négligées lors du partage des vivres. Un conflit était donc né entre les hellénistes, c’est-à-dire les Juifs parlant la langue grecque, qui venaient de la diaspora et qui, par la suite, sont devenus chrétiens, et les hébreux restés en terre d’Israël.

Le conflit peut se comprendre comme deux calebasses qu’on transporte dans un bassin et qui se cognent. Pour qu’elles ne se cassent pas, le porteur doit faire preuve de prudence.

La communauté dont parle la première lecture est secouée par le conflit, car des injustices ont été constatées dans le partage de la nourriture. Il est intéressant de voir la manière dont les Douze apôtres trouvent la solution pour que la communauté retrouve la paix et continue à vivre. Ils répondent en établissant des priorités. Voici leur réponse : « Il n’est pas normal que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des repas. Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, qui soient des hommes estimés de tous, remplis de l’Esprit Saint et de sagesse, et nous leur confierons cette tâche » (Ac 6, 3).

Quand une communauté baigne dans la prière, elle retrouve toujours le Chemin, Jésus Christ, qui est venu nous révéler que Dieu est Amour.

Une communauté qui privilégie le discernement trouve toujours le Chemin et continue sa route dans la paix, la joie et la concorde. Quelles sont nos priorités ? Comment faisons-nous nos choix ? De quels facteurs tenons-nous compte avant de nommer telle ou telle autre personne à telle ou telle charge ? Quels sont les critères de nos nominations ? La langue, la tribu, l’ethnie, la parenté, l’appartenance politique, etc.

Les incompréhensions et les conflits sont inhérents à la vie des hommes ou d’une communauté (d’une famille, d’une paroisse,…), mais ils ne doivent pas affaiblir l’Esprit Saint reçu au baptême. Nous sommes appelés à l’invoquer pour qu’il nous aide, malgré les différences de langues, de cultures, de générations, d’éducation, de formation académique ou scolaire, à bien gérer nos différends.

Pour redynamiser nos associations, nos entreprises, nous sommes toujours appelés à nous référer à l’expérience des apôtres afin de choisir des gens lucides, crédibles, intègres qui ont vraiment le souci du bien commun, du bienêtre de tous et qui ont une vie de bonne moralité. Les sept frères choisis ne se sont pas limités au partage de la nourriture ; ils ont très vite commencé à annoncer la Bonne Nouvelle et à accomplir des signes. Parmi les sept, nous pouvons citer Etienne et Philippe qui, sous la mouvance de l’Esprit Saint, ont proclamé avec force et courage la Parole de Dieu.

L’extrait de l’évangile de saint Jean que nous venons d’entendre nous invite à la confiance. « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi », nous dit Jésus. L’apôtre doit avoir confiance au Seigneur qui l’envoie en mission. Jésus l’invite à croire en Dieu et en lui, son envoyé. Seule la foi doit cimenter et solidifier la relation de l’apôtre avec Jésus.

Aujourd’hui, le Seigneur nous éveille et nous réveille afin de garder fermes notre foi et notre relation avec Lui. Le livre des Actes des Apôtres donne le témoignage, voire l’expérience des apôtres dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Malgré les persécutions, les apôtres n’ont pas baissé les bras ni abandonné leur travail. C’est-à-dire ils ont pris leur responsabilité en mains et persévéré dans la foi en Jésus-Christ. Cela se voit dans les obstacles qu’ils ont dû surmonter.

Le mot responsable désigne d’abord un rapport actif, imaginatif, persévérant, avec la vie et les vivants, avec la société et avec l’Eglise, pour y faire apparaître, à la mesure de ses moyens et là où l’on est, plus de souci des autres, plus de respect et de justice, plus de solidarité et plus d’espérance. Avoir une responsabilité, c’est donc être acteur et non spectateur, c’est oser faire, oser dire, oser défendre, oser témoigner malgré les menaces.

Etre responsable, c’est aussi se sentir personnellement impliqué et engagé dans ce que l’on fait. On n’est pas responsable si l’on agit machinalement, si l’on attend que les choses se déroulent toutes seules, si l’on reste extérieur à l’action que l’on a. Enfin, être responsable, c’est être en mesure de répondre de ce que l’on fait. Devant Dieu, bien sûr, puisque c’est l’évangile que l’on cherche à manifester et à actualiser. Mais aussi devant la communauté chrétienne.

Les apôtres ont fait preuve de leur responsabilité. Malgré les difficultés, les persécutions, les meurtres, ils ont tenu bon pour que la Bonne Nouvelle parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. Le Seigneur a voulu que ses disciples aillent encore plus loin que Lui dans le nouveau chemin qu’il leur a tracé. Il a dit que le croyant accomplira les mêmes œuvres que lui et qu’il en accomplira même de plus grandes (Cf. Jn 14, 12). Les disciples sont associés à l’œuvre de Dieu pour libérer l’humanité de tous les maux et de tout esclavage physique, moral ou spirituel.

Jésus est le seul Chemin véritable qui mène à la vie de Dieu. Il est la voie du bien, de l’humilité et du sacrifice. Comprenons-nous que Jésus est le chemin de l’Amour, du pardon, de la grâce, de la paix, du bien ? C’est à nous de continuer cette œuvre aujourd’hui, « pierres vivantes » constitutives du Corps du Christ, peuple de prêtres greffés depuis notre baptême sur le seul prêtre qu’est le Christ, ensemble au service de Dieu et de nos frères et sœurs.

« Je pars vers mon Père », affirme Jésus en nous confiant son œuvre. Demandons au Seigneur la grâce de l’Esprit Saint afin qu’Il continue à nous éclairer dans l’exercice de notre responsabilité comme : consacrés, prêtres, religieux, religieuses, parents, chauffeurs, politiciens, hommes d’Etat, enseignants, balayeurs de rues, etc. Amen !

Crispin MBALA, sj.

Presbytère du Sacré-Cœur

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