Jeudi Saint: Célébration de la fête de la dernière cène de Jésus avec ses disciples (Père Rigobert KYUNGU,SJ)

Père Rigobert Kyungu
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la fête de la dernière Cène de Jésus avec ses disciples. La première lecture est tirée du livre de l’Exode au chapitre 12, du 1er au 14ème verset en lecture entrecoupée.La deuxième lecture provient de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26). Nous lirons l’évangile selon saint Jean (Jn 13, 1-15).

Ces lectures nous introduisent au mystère pascal du Christ et nous parlent du don total de Jésus pour nous à travers l’institution de l’eucharistie.

La première lecture nous montre que l’eucharistie tire ses origines dans la tradition antique, lorsque le Seigneur a libéré son peuple de l‘esclavage d’Egypte. Il leur a prescrit d’immoler un agneau sans tâche, qu’ils devaient manger par famille, et s’asperger de son sang, pour que le Seigneur épargne la famille, pendant qu’il exterminait les égyptiens. Le Seigneur leur a aussi prescrit de célébrer chaque année le souvenir de cet évènement. Pendant sa vie sur terre, Jésus a célébré ce mémorial selon la coutume juive. Mais, par son sacrifice sur la croix, il devient lui-même l’agneau véritable dont le sang lave du péché et consacre les portes des croyants. Le don de son corps dans l’eucharistie et sa mort sur la croix constituent un seul et unique sacrifice.

La deuxième lecture nous apprend que l’eucharistie instituée par Jésus était déjà une tradition établie au temps de Paul. Dans sa description du repas eucharistique, saint Paul reprend les mêmes paroles que Jésus a utilisées lors de la dernière Cène, et ajoute que ce mémorial serait célébré jusqu’au retour du Seigneur.

L’évangile de Jean ne revient pas sur les détails de la dernière Cène, comme dans les évangiles synoptiques. L’auteur du quatrième évangile insiste plutôt sur le geste symbolique du lavement des pieds, qui a eu lieu au cours du dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il montre qu’il y a un lien intrinsèque entre le repas eucharistique et le service fraternel que Jésus exerce à travers le geste du lavement des pieds. Saint Jean inscrit l’évènement de la dernière Cène dans le grand thème de l’amour de Jésus pour les siens. En effet, tous les gestes que Jésus accomplit en ce jour ne peuvent se comprendre qu’à la lumière de ce grand amour qu’il a pour ses disciples. Car c’est par amour qu’il se donne en nourriture et qu’il pose son vêtement pour laver leurs pieds. Le geste de poser son vêtement symbolise la manière dont il va se dessaisir totalement de sa vie, comme il l’a lui-même dit : « ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne » (Jn 10, 18). C’est donc par amour pour nous que Jésus donne sa vie. Et ainsi s’accomplit sa parole lorsqu’il disait : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13).

Le geste du lavement des pieds traduit aussi la grande humilité de Jésus. Alors qu’il est pleinement conscient de son identité de fils de Dieu, et de tout le pouvoir qui lui a été remis, il choisit de se faire le serviteur de ses disciples, au point de confondre Pierre qui est bouleversé face à cette grande humilité. Jésus nous apprend ainsi à nous faire des serviteurs les uns des autres, et à nous abaisser sans nous préoccuper de nos titres ou de notre position sociale. Le repas eucharistique de Jésus nous invite à briser les barrières sociales qui nous séparent les uns des autres, pour nous considérer comme des frères et des sœurs d’une même famille et nous faire serviteurs les uns des autres, à la manière de Jésus.

En ce jeudi saint, prions pour que le Seigneur nous aide à mettre en pratique le commandement de l’amour réciproque, notamment à travers le service humble et fraternel, les uns envers les autres. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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