Homélie du 11ème dimanche du temps ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 11ème dimanche de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre du prophète Ezékiel 17, 22-24. La deuxième lecture provient de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 2 Co 5, 6-10. Nous lirons l’évangile selon saint Mc 4, 26-34.
Ces lectures nous invitent à méditer sur le royaume de Dieu qui est déjà parmi nous, même s’il se montre encore discret.
La première lecture et l’évangile recourent au langage champêtre pour illustrer la réalité du Royaume. D’après la première lecture, c’est Dieu qui est à l’origine du Royaume, à la manière du cultivateur qui plante le cèdre sur une haute montagne, et en fait un arbre magnifique, plus grand que d’autres, où toutes sortes d’oiseaux viennent s’abriter. L’évangile nous rapporte deux paraboles pour nous montrer d’une part que le Royaume de Dieu est une réalité incontournable, qui avance irrésistiblement, et d’autre part, que ce Royaume grandit et finira par s’imposer aux yeux de tous, même si pour l’instant il semble être imperceptible, comme la graine de moutarde, lorsqu’elle est posée en terre.
Ces lectures nous exhortent à ouvrir les yeux pour scruter les signes de ce Royaume qui est déjà là. Car malgré la multiplication du mal dans le monde d’aujourd’hui, il y a bien des signes qui témoignent de l’avancement irrésistible du Royaume, qui est principalement une œuvre de Dieu lui-même. Nous pouvons percevoir le Royaume à travers tout ce qui se fait de bien, si minime puisse-t-il apparaître. Lorsque les pauvres sont nourris, ou lorsqu’on se rassemble en Eglise comme des frères et des sœurs pour écouter la parole sans distinction de race ou de culture, ou lorsque quelqu’un accepte de donner sa vie pour sauver celle d’un autre, ou encore lorsque nous posons des actes de charité et de solidarité au quotidien sans que personne d’autre ne le sache… voilà autant de signes de la présence de ce Royaume. Ailleurs dans l’évangile, des pharisiens demandaient à Jésus de leur dire le temps de l’avènement du Royaume. Sa réponse était claire : le Royaume est déjà parmi vous (Lc 17,21). Réjouissons-nous donc car ce Royaume est déjà parmi nous.
Si Dieu est l’acteur principal de ce Royaume, c’est avec nous qu’il cherche à l’établir. Nous ne devons pas être des simples spectateurs de l’établissement de ce règne. Nous devons prendre une part active à son édification. Il nous faut donc prendre au sérieux notre responsabilité et ne pas nous perdre dans des distractions, car notre vie ici sur terre est brève et passagère. C’est ici que nous pouvons considérer ce que saint Paul dit en s’adressant aux Corinthiens. Il affirme que nous sommes en exil dans notre corps et que notre demeure est auprès de Dieu. Par conséquent, nous sommes appelés à plaire au Seigneur, afin d’échapper au jugement qui adviendra à la fin des temps. Voilà une autre manière d’éveiller notre responsabilité par rapport à l’avènement du Royaume que Dieu prépare pour nous. Saint Paul nous invite à placer notre confiance dans le Seigneur, alors que nous luttons contre diverses forces mondaines dans notre corps. Car, comme le dit l’évangile, que nous dormions ou que nous nous levions, la semence du Royaume germe et grandit.
A la lumière de ces lectures, demandons la grâce de saisir le temps que Dieu nous donne pour participer valablement à l’établissement de son règne, non seulement parmi nous, mais aussi en nous, dans notre corps et dans tout notre être, amen !
Rigobert Kyungu, SJ
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