Homélie du 25ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 25ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre de la Sagesse (Sg 2, 12.17-20) La deuxième lecture provient de l’épître de saint Jacques (Jc 3, 16 – 4, 3). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 9, 30-37).
Ces lectures nous invitent à être attentifs aux suggestions des divers esprits afin de ne suivre que les inspirations du Bon Esprit.
La première lecture montre comment les méchants en veulent au juste et complotent pour l’éliminer. Ils se laissent guider par l’esprit du Malin qui combat toujours la vie que nous avons reçue de Dieu. Ainsi, les méchants se ferment à la parole de Dieu qui leur est adressée car Dieu parle aussi aux méchants en leur suggérant d’aimer le prochain et de cesser de faire le mal. Dans la deuxième lecture, l’apôtre Jacques complète la liste des suggestions du Mauvais esprit et nous exhorte à fuir la jalousie, les rivalités, l’hypocrisie et toutes sortes de convoitise. Pour lui, ces actions méchantes ne produisent rien de bon ; ainsi, la prière des méchants ne peut être exaucée. Saint Jacques nous exhorte à rechercher la sagesse de Dieu, qui est droiture, paix, tolérance, compréhension, miséricorde, et féconde en bienfaits. C’est une invitation à se laisser guider par l’Esprit de Dieu pour se conduire conformément à sa parole. Dans l’évangile, Jésus continue à former ses disciples, et pour la deuxième fois, il leur enseigne qu’il sera livré aux mains des hommes qui finiront par le tuer, mais que trois jours après il ressuscitera. Les disciples ne comprenaient pas l’enseignement de Jésus et avaient peur de l’interroger. Puis, chemin faisant, ils discutaient pour savoir qui était le plus grand parmi eux.
Pour Jésus, est premier et grand celui qui sait se faire le dernier et le serviteur de tous. Plutôt que vouloir diriger et dominer les autres, il faudrait considérer les autres comme étant supérieurs à soi, comme saint Paul l’affirme dans sa lettre aux Philippiens 2, 3. C’est donc un appel à la simplicité et à l’humilité pour combattre la tentation de l’orgueil qui accompagne le désir du pouvoir, enfoui en toute personne. En effet, à côté de la convoitise des richesses, Satan tente aussi facilement les hommes à partir du pouvoir, pour susciter en eux la recherche des honneurs mondains ou la vaine gloire et ainsi parvenir à l’orgueil. D’ailleurs il avait tenté Jésus en prétendant lui donner le pouvoir sur tous les royaumes de la terre, avec leur gloire. Pour Jésus, c’est dans le service, l’oubli de soi, la simplicité et l’humilité, que l’on peut vaincre la tentation du pouvoir et l’orgueil qui en résulte.
C’est dans ce sens que Jésus complète son enseignement en plaçant un enfant au milieu des disciples, afin qu’il leur serve de modèle. Car, à la différence des adultes qui nourrissent beaucoup d’ambitions, l’enfant est simple, spontané et transparent. Il fait confiance et n’a pas peur de se tromper. En plaçant l’enfant au milieu d’eux, Jésus apprend aux apôtres à orienter leur regard non pas vers eux-mêmes, mais plutôt vers celui qui, dans la communauté semble être le plus petit, le plus faible et le plus oublié de tous. C’est donc un appel à nous exercer à être aussi attentifs envers celui qui, près de nous, semble être oublié des autres.
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