Homélie du 2ème dimanche de carême – Année C (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le deuxième dimanche de carême de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du livre de la Genèse (Gn 15, 5-12.17-18). La seconde lecture provient de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (Ph 3, 17- 4, 1). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 9, 28-36).

Ces lectures nous invitent à tenir bon dans les épreuves et à croire dans les promesses du Seigneur, même par delà la mort.

La première lecture nous parle de la promesse de Dieu d’accorder une descendance nombreuse à Abraham. Abraham eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. Cependant, cette promesse du Seigneur ne sera pleinement réalisée qu’après la mort d’Abraham. En effet, même par delà la mort, Dieu finit toujours par accomplir ses promesses.

Dans la deuxième lecture, Saint Paul exprime sa tristesse de voir beaucoup de gens se conduire en ennemis de la croix du Christ. Il s’agit de ceux qui ne supportent pas leurs épreuves dans la foi et qui ne recherchent que le plaisir de ce monde. Leur dieu, dit-il, c’est leur ventre. Par ailleurs, il affirme aussi que Jésus est capable de tout dominer, même la mort. Car, vue sous l’angle de la foi, la mort est tout simplement un départ, un voyage et un passage vers le monde de la gloire.

En fait, bien qu’elle ne sera pleine que dans le monde à venir, la gloire de Dieu est déjà présente dans notre monde. Et il y a des moments où Dieu la déploie pour nous en donner un avant-goût. En effet, tant dans la première lecture que dans l’évangile, Dieu déploie sa puissance et permet à l’homme d’expérimenter un tant soit peu, sa gloire. Ainsi Abraham a été témoin de la manière dont le brasier fumant et une torche enflammée sont passés au milieu des animaux qu’il avait dépecés. Et dans l’évangile, c’est Pierre et ses compagnons qui voient Jésus être transfiguré et son habit devenir blanc, d’une blancheur éblouissante. L’épisode de la transfiguration de Jésus préparait les disciples face aux épreuves qui allaient advenir, notamment la passion et la mort de Jésus. C’est d’ailleurs le sujet autour duquel Jésus s’entretenait avec Moïse et Elie qui sont apparus sur la montagne. Jésus préparait donc ses disciples à rester fermes dans la foi afin d’accepter le scandale de la croix. En effet, la foi nous permet de croire qu’un événement comme la mort n’est qu’un passage vers la maison du Père, pour jouir de sa gloire éternelle.

Par ailleurs, remarquons que c’est en plein exercice de prière que la transfiguration a eu lieu pour Jésus. Certes, Jésus parlait régulièrement à Dieu dans la prière. Nous sommes aussi invités à prier sans relâche, pour rester en communion avec Jésus et avec son Père. C’est ainsi que nous pourrons porter et assumer notre croix avec joie et sérénité. Car il y a du bonheur à rester près de Jésus, même dans les épreuves. C’est le bonheur dont Pierre a fait l’expérience lorsqu’il s’est écrié : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ». Mais la prière exige du silence. Peut-être que Pierre aurait dû se taire plutôt, afin d’entendre ce que se disaient les trois personnages de la scène. Il nous revient de créer du silence en nous et autour de nous, afin d’écouter Jésus, le Fils bien aimé que Dieu a choisi pour nous parler, nous consoler et nous manifester sa gloire.

A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur la grâce de rester fermes dans notre foi et de croire toujours en la puissance de sa gloire par delà les épreuves, Amen.

Rigobert Kyungu, SJ