Père Curé

[dropcap]L[/dropcap]e carême 2020 coïncide avec ce que beaucoup considèrent comme le « mois de la femme» : le mois de mars. Ce qui peut être contestable dans l’acception que l’on attribue à ce mois, c’est le fait qu’il ne faille qu’un mois où l’on met nos mamans et nos sœurs à l’honneur. Dans le couple, les hommes devraient-ils attendre le mois de mars pour rendre hommage à leurs épouses ? Les enfants, devront-ils respecter le commandement : « honore ton père et ta mère » qu’au mois de mars ? Et que faisons-nous des cohortes de femmes et filles qui sont maltraitées et abusées à l’Est de notre pays ? Comment leur parler de ce mois spécial leur réservé ? En improvisant des manifestations sans lendemain, tout en pagne, en musique et en danse ? Nous soulevons la question du « mois de la femme» pour confier à Dieu toutes nos sœurs et filles qui sont victimes des loubards qui se sont impatronisés à l’Est de la RD Congo et pour exhorter tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté qui ont voix au chapitre de tout mettre en œuvre pour que ces massacres prennent fin.

On ne pourra jamais déplorer assez la lugubre situation que traversent ces êtres chers, créés à l’image de Dieu et qui se font massacrer presque dans l’indifférence totale. Dans la même foulée, nous reproduisons ici la fiche sur les promesses faites à propos de notre engagement à Inye. Nous la destinons à tous les cœurs vaillants pour que cette œuvre puisse totalement se réaliser. Car le Seigneur qui nous donne tout sait compter sur l’élan de cœur des uns et des autres.

‘’ Qu’as-tu que tu n’aies reçu de Dieu ? ’’ (1 Cor 4, 7)

 J’ai une parcelle, une maison… Tout cela constitue un héritage pour ma progéniture. Et je reconnais que tout vient de Dieu, le Maître de l’histoire et des circonstances.

‘’Je vous transmets ce que j’ai reçu ‘’ (1 Cor 15, 3)

Aujourd’hui, je vais participer à l’érection d’une station de Chemin de Croix pour le sanctuaire Notre-Dame du Sacré-Cœur d’Inye,

  • comme don de ma vie à l’Eglise ;
  • comme geste de gratitude à Dieu pour tous les bienfaits ;
  • Comme action de grâce au nom de ma famille ;
  • En signe de reconnaissance au Seigneur pour tout ce que je suis et tout ce que j’ai ;
  • Pour renforcer mon élan de générosité en ce temps de Carême;
  • Enfin, pour que le Nom de Jésus Christ soit connu, aimé et servi par les générations à venir

Père Crispin Mbala sj

cenco

L’article donne les grandes lignes du message du Comité permanent de la Conférence épiscopale du Congo adressé aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne volonté.

Camille Mukoso, SJ – Cité de Vatican

À l’issue de la réunion du comité permanent de la Conférence épiscopale du Congo, les évêques la République démocratique du Congo ont publié, le lundi 2 mars 2020, un message intitulé « Coalition pour quel but ? » dans lequel ils s’interrogent sur les tenants et les aboutissants de l’accord politique signé dans leur pays entre deux groupements (Front Commun pour le Congo et le Cap pour le changement) avant l’élection présidentielle de 2019. Selon les mots mêmes de ce message, « il est inacceptable que le pays soit pris en otage par un accord qui, du reste, est occulte ».

La raison d’être de ce message

Le message des évêques congolais commence, tout d’abord, par clarifier la raison de l’engagement de l’Eglise dans la sphère politique de leur pays. En tant que Pasteurs, écrivent-ils, « nous veillons au bien-être de la population et nous accompagnons les institutions du pays ainsi que les acteurs politiques à s’acquitter consciencieusement de leur mission au service du Peuple ».

Des avancées positives

Les prélats relèvent, ensuite, quelques avancées notables dans la vie politique de leur nation. Ils soulignent, à cet effet, la collaboration et le courage du peuple congolais pour la première alternance au pouvoir dans l’histoire de leur pays. Ils reconnaissent ainsi les efforts consentis, même au prix du sang, pour l’amélioration des conditions de vie et l’avènement d’un Etat de droit. Les évêques saluent également les initiatives entreprises par leurs gouvernants pour le bien de la population. Ils citent notamment la mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement de base, les perspectives de lutte contre la pauvreté, la décrispation politique et de la libéralisation de l’espace médiatique. Les évêques congolais se félicitent, en outre, de la place que retrouve progressivement la République démocratique du Congo sur l’échiquier international, en même temps qu’ils notent la ratification de l’« Accord-cadre entre le Saint-Siège et la République Démocratique du Congo sur des matières d’intérêt commun », au bénéfice du Peuple congolais.

Un Statu quo inquiétant

Malgré ces points notables, les évêques membres de la Cenco s’inquiètent qu’ après un an « l’alternance au sommet de l’Etat, des crises multiformes surgissent et font planer des inquiétudes sur le changement social vivement attendu ». Au fond, l’épiscopat congolais constate qu’une tension couve au sein de la coalition au pouvoir, charriant derrière elle le désir effréné d’un positionnement politique plutôt que des bons offices à rendre au peuple congolais qui s’enlise, de plus en plus, dans une misère qui ne dit son nom. Pour les prélats, la crise qui mine la coalition au pouvoir affecte le bon fonctionnement de l’appareil de l’État.

Des vérités qui dérangent

Les évêques déplorent en outre les inégalités sociales dans le train-train quotidien des congolais. Il est scandaleux, estiment-ils, qu’une poignée d’acteurs politiques s’enrichissent alors que la majorité de la population s’appauvrit davantage. De même, pensent-ils, il est inacceptable que la corruption continue son chemin parmi ceux-là mêmes qui sont appelés à être des garants du bien commun. Cet état de lieu, écrit l’épiscopat congolais, devient plus alarmant lorsqu’on considère la persistance de l’insécurité dans l’Est du pays, particulièrement dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud, où les nombres des morts sont comptés comme jamais avant. Sur cette liste s’ajoute le manque du recensement de la population qui entraine des conflits intercommunautaires, surtout dans les zones où la population redoute la balkanisation du pays.

L’urgence d’un sursaut patriotique

Quoi que ce tableau semble désolant, les évêques congolais demeurent optimistes quant à la capacité de leur pays à sortir du bourbier dans lequel il est enlisé. Ils écrivent : « Nous croyons en la capacité de notre pays à se relever. L’essentiel est d’y mettre la bonne volonté et de s’y engager. Il nous faut un sursaut patriotique. La RD Congo intéresse plusieurs personnes à plusieurs égards, mais personne d’autre ne peut mieux reconstruire ce pays sans la participation de nous-mêmes congolais au premier plan ».

Quelques recommandations

Mus par un tel espoir, les prélats congolais appellent notamment le chef de l’État à poursuivre les efforts pour la restauration de la paix dans les zones gagnées par l’insécurité et à veiller à ce que les enquêtes amorcées sur les détournements de deniers publics ne soient pas un leurre, mais qu’elles aboutissent à des résultats palpables pour l’intérêt du pays.

Ils invitent les élus du peuple congolais à « être sensibles aux peines, aux souffrances et aux aspirations profondes de la population, exprimée légalement, entre autres par des pétitions, etc. ». Les prélats congolais invitent la communauté internationale à « établir des relations justes dans un partenariat franc et sincère, et d’aider la RD Congo à trouver des solutions durables aux crises multiformes dans lesquelles elle se trouve ».

Non je ne mourrais pas, je vivrai

Tout compte fait, les évêques congolais rappellent les paroles du psalmiste : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs » (Ps 127, 1). Ainsi, ils invitent leurs chrétiens à « « tenir bon et ne pas perdre espoir, car l’espérance ne déçoit jamais (Rm 5,5) ». Ce temps de carême, écrivent-ils, « est pour nous un moment favorable de nous tourner vers le Seigneur et lui confier notre pays ».

Source : Vatican News

Pape François
[dropcap]L[/dropcap]e Saint-Père était ce mercredi, en fin d’après-midi, sur la colline romaine de l’Aventin pour célébrer l’entrée en Carême. Il a d’abord conduit la procession pénitentielle, partie de l’église Saint-Anselme, siège de l’ordre bénédictin, pour rejoindre la Basilique Sainte-Sabine, siège de l’ordre dominicain. C’est là que s’est ensuite déroulée la messe, incluant le rite d’imposition des cendres. L’homélie de François était centrée sur la signification de cette poussière, qui nous rappelle le prix que nous avons aux yeux de Dieu, et nous invite à recevoir Son pardon, un premier pas vers la vie éternelle.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

«Dans le cours des siècles et des millénaires, nous sommes de passage; devant l’immensité des galaxies et de l’espace nous sommes minuscules. Nous sommes poussière dans l’univers. Mais nous sommes la poussière aimée de Dieu», a déclaré François au début de son homélie. Avant d’imposer les cendres aux fidèles rassemblés en la Basilique Sainte-Sabine, le Pape a commenté le verset de la Genèse qui rappelle à chacun son origine et sa fin – «Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière» (Gn 3, 19). «Nous sommes ainsi une poussière précieuse, destinée à vivre pour toujours», a poursuivi le Saint-Père avec espérance.

De la poussière à la vie

Père Curé

« La foi soulève les montagnes »… Bon nombre de ceux qui, à travers le monde, emploient cette expression n’ont jamais ouvert une Bible, ni parfois même assisté de leur propre chef à un office religieux, mais un fait est certain : cette phrase se vérifie chaque jour, pour exprimer une hardiesse, un exploit, un succès dû à la confiance en soi, à l’effort, à la persévérance… Cette phrase à contenu explicitement religieux est entrée dans notre langage courant, mais on l’utilise souvent en oubliant ce que fut sa référence première.

Si, par exemple, la RDC devenait un jour une grande nation prospère, où il fait beau vivre, où la justice punit les coupables et reconnaît les droits des travailleurs… à coup d’efforts, d’abnégation et de bonne gouvernance, chaque Congolais pourrait s’exclamer « la foi soulève les montagnes ». Ceci serait du christianisme invisible. Nous, c’est à Jésus directement que nous empruntons cette expression. Nous n’avons pas seulement foi en nos efforts ou capacités de réaliser des « choses » ; nous avons foi en Lui, le Dieu qui s’est offert pour nous libérer de toute barrière et par qui nous recevons la grâce infinie du royaume des cieux. Il nous accorde, de surcroît, tout ce qui est beau et bon pour notre vie d’ici-bas. Dieu accorde le don de la foi à ceux qui le respectent et lui obéissent comme Créateur, à tous ceux qui l’aiment et ont confiance en lui comme Sauveur, tous ceux qui l’adorent et le reconnaissent comme Père. En même temps qu’elle est don, la foi est aussi la réponse que nous accordons à cet appel de Dieu. C’est ainsi que notre foi est un défi de tous les jours, comme Saint Jacques nous le rappelle. Il nous parle, en effet, des manifestations concrètes de ce que nous entendons par « foi » : « La foi, si elle n’est pas mise en œuvre est bel et bien morte » (Jc 2, 14-24,26).

En effet :

  • Comment aurions-nous foi en Dieu comme Créateur, si nous ne lui obéissons pas et si nous ne le respectons pas dans notre agir quotidien ?
  • Comment le reconnaître comme Sauveur, si nous ne l’aimons pas et si nous n’aimons pas notre prochain par des actes concrets ?
  • Comment l’accepter comme Père, si nous ne l’adorons pas par notre vie ? En somme, nous manifestons notre foi en vivant la plus grande demande d’amour qu’un cœur d’homme n’a jamais imaginé : aimer Dieu comme on s’aime ; aimer son prochain comme Dieu nous aime. Le prochain englobe aussi bien nos parents, nos amis, nos connaissances… que tous ceux qui se présentent à nous, voire nos ennemis.

C’est le défi, c’est cela « porter sa croix» dont parle Jésus. « Nous avons la foi» en Jésus dans la mesure où nous mettons la Parole de Dieu en pratique, dans la mesure où nous imitons ce que Jésus a fait (et même davantage).

La foi implique l’amour, la vérité, la justice, la joie. Dans quelle mesure sommes-nous des instruments de l’amour, de la justice et de la joie qui viennent de Dieu ? C’est seulement de cette manière que nous pouvons montrer notre foi aux autres.

Dans la ville de Kinshasa, plusieurs frères et sœurs passent des heures et des jours dans des temples et sanctuaires pour adorer et prier. Nous ne pouvons que nous réjouir de voir des hommes et des femmes adorer Dieu. Mais estce suffisant d’enfermer Dieu dans un sanctuaire sans le manifester aussi dans la vie et vis-à-vis de notre prochain ? La foi doit se manifester dans les actes. Si j’ai la foi en Dieu qui est amour, cela doit se manifester dans les œuvres de charité. Si j’ai la foi en Dieu qui est vérité, je dois être témoin de cette vérité. Si j’ai la foi en Dieu qui est pain de vie, je dois assurer le pain pour la vie des autres. Saint Jacques nous dit de mettre notre foi dans les œuvres. Jésus nous enseigne de prendre notre croix pour bien contempler la sienne. Qu’il nous accorde la grâce de comprendre l’immensité de son amour pour nous afin que nous aimions le monde par son cœur plein de compassion.

Père Crispin Mbala sj

Père Curé

[dropcap]P[/dropcap]our la semaine qui vient de s’écouler, nous vous proposons une légende qui peut aider à comprendre le témoignage que Jésus-Christ attend de chacun d’entre-nous : devenir des « christs ». En effet, la mission divine, en ce monde, ne peut s’accomplir que par nos yeux, nos mains, nos jambes, notre volonté, notre liberté… tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes.

« Au milieu des montagnes perchait un village perdu, au pied d’un immense rocher qui avait reçu de la nature les traits d’un visage d’homme, un homme bon et majestueux. Ce visage sculpté dans le roc dominait le petit village. On racontait dans le village qu’un jour viendrait un homme, tout semblable à la figure du rocher et qu’il établirait un royaume de paix et de bonheur ; on aimait bien raconter cette légende les jours de maladie et de diverses souffrances.Dans le village vivait un garçon qui rêvait de ce royaume attendu et qui le désirait de tout son cœur ; ses yeux et son esprit se tournaient continuellement vers la figure humaine du rocher. Les riverains du village le voyaient débout, dans l’encoignure de la porte, le regard tourné vers le rocher. Parfois, au milieu d’un jeu il s’arrêtait, regardait la figure et souriait: le jour où l’homme du rocher apparaîtrait serait assurément un jour de grand bonheur. L’enfant grandissait. Sur son visage, il y avait quelque chose de la paix et de la bonté qui marquaient l’image du rocher. Lorsqu’il devint adulte, les villageois remarquaient qu’il ressemblait de plus en plus à la figure du rocher… il était bon et noble de cœur. On réalisait que leur désir était accompli : un homme noble et majestueux était né parmi eux ; le règne de paix et de bonheur s’était instauré ».

Les légendes et autres contes peuvent manifester notre désir de voir advenir quelque chose que nous désirons le plus. Certains peuvent alléguer que ce ne sont là que des désirs ou des besoins refoulés qui peuplent nos nuits et nos jours de souffrance. Qu’à cela ne tienne! L’homme n’est pas fait en pièces détachées, comme le proclamait Bossuet (qui n’était pourtant pas superstitieux). Si nous appliquons une grille plus religieuse à cette légende, nous pouvons y voir une prière de supplication, faite de foi et de beaucoup d’espérance : Seigneur, qu’arrivent enfin des jours de paix et de bonheur ! Tu es le même hier, aujourd’hui et à jamais. Aurais-tu abandonné ton peuple qui est à Kinshasa ?

Comme à son habitude, Dieu répond par des voies qu’il choisit lui-même; il peut vouloir que chacun de nous devienne celui par qui doit advenir paix et bonheur pour les autres. C’est si difficile ? Commençons par de petites paix et par rendre heureux ceux qui sont autour de nous, dans la joie de la résurrection.

Des petits gestes d’amitié et de fraternité peuvent engendrer un immense bonheur insoupçonné.

Il faut s’y mettre pour réaliser que la figure du rocher est véritablement devenue l’homme de paix…qui veut le bonheur de tous.

Père Crispin Mbala sj

Pape
Le 3 janvier dernier a été rendu public le message du Pape François pour la 28e Journée mondiale du malade, célébrée ce mardi 11 février. Un message centré sur les paroles de Jésus : «venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et je vous soulagerai» (Mt 11, 28) ; le Saint-Père rappelle notamment que le droit à la vie est le «vrai droit humain». Il met aussi en garde contre les manipulations politiques de l’assistance médicale.

Ces paroles de Jésus expriment sa solidarité avec l’humanité souffrante et affligée ; il pose sur elle son regard d’amour qui accueille, et invite chacun à entrer dans sa vie pour faire une expérience de tendresse. «Il n’impose pas de lois à ceux qui vivent l’angoisse de leur propre situation de fragilité, de douleur et de faiblesse, mais il offre sa miséricorde, c’est-à-dire sa personne qui les réconforte», affirme le Pape en préambule de ce message. Le Fils de Dieu nourrit ses sentiments «parce qu’il s’est fait faible lui-même» et a reçu à son tour le réconfort du Père.

Les formes de souffrance sont diverses et nombreuses, -maladies incurables et chroniques, pathologies psychiques, handicaps, maladies de l’enfance et de la vieillesse-, et l’on ressent souvent dans ces circonstances un manque d’humanité, note le Pape, qui appelle en conséquence à personnaliser l’approche à l’égard du malade. Celui-ci, atteint dans son intégrité physique, mais aussi dans son intellect, son affectivité, ses relations, a non seulement besoin de thérapie, mais aussi de sollicitude, d’amour. Il s’agit donc, bien sûr, de le soigner mais surtout d’en «prendre soin», pour viser une «guérison humaine intégrale».

Jésus porte son regard sur les personnes en souffrance

Aux malades, le Pape rappelle que leur souffrance les place parmi les «fatigués et opprimés» qui «attirent le regard de Jésus». «C’est de là que vient la lumière pour vos moments d’obscurité, l’espérance pour votre réconfort», leur assure-t-il. «Certes, poursuit-il, le Christ ne nous  a pas donné de recettes, mais, par sa passion, sa mort et sa résurrection, il nous libère de l’oppression du mal».

Pour ses frères et sœurs malades, l’Église désire être ce lieu de réconfort, ce havre de soutien, cette auberge du Bon samaritain qu’est le Christ. «Dans cette maison, vous pourrez rencontrer des personnes qui, guéries par la miséricorde de Dieu dans leur fragilité, sauront vous aider à porter la croix en faisant de leurs propres blessures des ouvertures par lesquelles regarder l’horizon au-delà de la maladie et recevoir la lumière et l’air pour votre vie». C’est dans cette œuvre de réconfort qu’agit le personnel de santé, composé «d’hommes et de femmes avec leurs fragilités et leurs maladies», précise François.

C’est d’ailleurs à ce personnel soignant que le Pape s’adresse ensuite, leur soulignant que le substantif «personne» prime toujours sur l’adjectif «malade». A l’aune de cette considération fondamentale, le Pape met en exergue l’objectif  premier de leur action : «tendre constamment à la dignité et à la vie de la personne, sans jamais céder à des actes de nature euthanasiste, de suicide assisté ou de suppression de la vie, pas même quand le stade de la maladie est irréversible».

La dimension transcendante donne au soin son sens ultime

«Dans l’expérience de la limite et même de l’échec possible de la science médicale face à des cas cliniques toujours plus problématiques et à des diagnostics funestes, vous êtes appelés à vous ouvrir à la dimension transcendante, qui peut vous offrir le sens plénier de votre profession», affirme encore le Pape, qui rappelle que la vie appartient à Dieu, et que, partant, son caractère sacré et inviolable ne saurait être remis en question.

Mieux encore, elle doit toujours être accueillie, servie et protégée, de la naissance à la mort. «C’est à la fois une exigence tant de la raison que de la foi en Dieu auteur de la vie. Dans certains cas, l’objection de conscience est pour vous le choix nécessaire pour rester cohérents au “oui” à la vie et à la personne. En tout cas, votre professionnalisme, animé par la charité chrétienne, sera le meilleur service rendu au vrai droit humain : le droit à la vie».

Refuser toute manipulation politique de la médecine

Le Saint-Père observe enfin que certains contextes de guerre ou de violences favorisent les attaques contre les structures de santé assistant les malades ; dans d’autres situations, «le pouvoir politique aussi prétend manipuler l’assistance médicale en sa faveur, limitant la juste autonomie de la profession sanitaire». En réalité, juge-t-il, «attaquer ceux qui se consacrent au service des membres souffrants du corps social ne profite à personne».

Et de conclure en lançant un appel aux institutions sanitaires et aux gouvernants de tous les pays du monde «afin qu’ils ne négligent pas la justice sociale au profit de l’aspect économique. Je souhaite qu’en conjuguant les principes de solidarité et de subsidiarité, il soit possible de coopérer pour que tous aient accès aux soins appropriés pour sauvegarder et retrouver la santé». Le Pape n’oublie pas les volontaires qui se mettent aux services des malades, et qui reflètent par leurs gestes de proximité, «l’image du bon Samaritain».

Source : Vatican

Père Curé

[dropcap]U[/dropcap]n maçon est-il plus important qu’un menuisier? Un PDG plus productif qu’un ouvrier ? Des questions de ce genre nous rendent perplexes à juste titre. Chacun doit utiliser ses talents pour contribuer à la vie d’une société. Et ce que l’on adore pour un temps peut s’avérer obsolète pour une autre époque.

Pour les chrétiens, le repère la Pentecôte. Jésus, en montant vers le Père, a promis, le Paraclet avec pour mission de rassembler et de soutenir l’Eglise en vue de sa rencontre ultime dans la mission éternel. C’est ainsi que l’Esprit Saint qui s’est déversé sur les disciples, le jour de la Pentecôte, a accordé différents dons à l’Eglise pour son édification, son unité et son témoignage en tant qu’épouse sans tâche. Tous ces dons accordés sont mis au service de l’Eglise pour lui permettre de purifier davantage et s’unir autour du roc sur lequel elle est fondée. Si quelqu’un utilise un don particulier pour sa propre gloriole, il est fort à parier qu’il s’agit d’un usurpateur ou tout au moins, d’un don qui n’a pas été voulu par Dieu.

A Kinshasa, de nombreuses personnes affirment posséder des dons exceptionnels pour la guérison, la prospérité et l’autorité. En quoi est-ce qu’un tel ministère rend gloire à Dieu ? Est-ce pour unir l’Eglise et magnifier la gloire de Dieu ? Est-ce pour le bien d’un grand nombre ou du commerce ?

Le peuple de Dieu croit aux dons qui viennent du Ciel ; il sait que Dieu aime son église et suscite de femmes et des hommes pour l’édifier, l’encadrer, la sanctifier pour qu’elle soit sans tâche au jour de la dernière rencontre.

C’est en ce sens qu’il faut revenir sur l’exhortation du Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa lors de l’ouverture du 3e Congrès National du Renouveau Charismatique Catholique qui s’est tenu le 15 janvier 2020, à Kinshasa: Il faut se lever et marcher sous la mouvance de l’Esprit, en gardant notre identité, en pratiquant la charité, et en ayant toujours à cœur d’avancer au loin avec l’Esprit qui vivifie. Le Saint-Esprit nous explique ce que Dieu veut pour son Eglise ; il nous aide à chercher et à discerner la volonté de Dieu sur nous. Il fructifie les dons qu’il nous accorde pour nous apprêter à combattre le combat de la foi dans notre monde qui s’éloigne des enseignements du Christ. L’écoutons-nous ?

Au tout début de l’année pastorale, comme c’est notre cas, il est bon d’invoquer l’Esprit de Dieu, de l’entendre nous dire le chemin que nous devons emprunter. Il est profitable de savoir comment nous allons utiliser les dons reçus et dans un but précis. Mettons-nous à cette école pour que nos prières, nos pensées et nos actions soient toutes orientés vers une mission, un apostolat qui glorifie le Seigneur.

Père Crispin Mbala sj

Funérailles de Mgr Maurice Plevoets
La messe des obsèques de Mgr Maurice Plevoets a été célébrée le vendredi 07 février 2020 par l’archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo.
Camille Mukoso, SJ (Avec Jean-Baptiste Malenge, OMI) – Cité du Vatican

Décédé le 23 janvier 2020 à Genk, en Belgique, Mgr Maurice Plevoets a été inhumé, le vendredi 07 février 2020, dans le cimetière du grand séminaire Saint André Kaggwa de Kinshasa, en République démocratique du Congo.

Serviteur de l’Evangile

Lors de la messe des funérailles, célébrée en la paroisse de l’université de Kinshasa, Notre Dame de la Sagesse, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a reconnu en la personne de Mgr Maurice Plevoets un grand serviteur discret et attentionné. Pour le Cardinal Ambongo, Mgr Plevoets a laissé un grand héritage et un témoignage de vie chrétienne dont la philosophie se résume par le renoncement à soi et le don total à l’autre. De ce point de vue, estime l’archevêque de Kinshasa, l’illustre disparu peut donc être considéré à juste titre comme un modèle à suivre et comme un serviteur infatigable de l’Evangile et de la nation congolaise.

Un homme de science et d’Eglise

Docteur ès lettres et en philosophie, Mgr Maurice Plevoets est né à Genk en Belgique en 1926. La République démocratique du Congo était devenue sa seconde patrie depuis l’année 1959, dix ans après son ordination sacerdotale. De son vivant, le nonagénaire a été successivement secrétaire général de l’Université Lovanium, actuelle Université de Kinshasa, secrétaire de la Commission permanente des études du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, président du service national de pédagogie universitaire, et Secrétaire général académique des Facultés catholiques.

Docteur Honoris Causa en Sciences de l’Education en 2009 à l’Université de Kinshasa et Prélat d’honneur de Sa Sainteté le Pape en 2002, Mgr Plevoets était Secrétaire permanent du Conseil d’administration de l’Université Catholique du Congo et Curé intérimaire de la paroisse Notre Dame de la Sagesse entre 1992 et 2013.

Source : Vatican

Des migrants africains dans une église méthodiste du Cap, en Afrique du Sud. (ANSA)

C’est ce samedi 18 janvier que débute la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui s’achèvera le 25 janvier prochain. Chaque année, depuis 1908, elle rassemble dans la prière des chrétiens de toutes confessions, autour d’un thème particulier. L’édition 2020 s’articule autour du verset «Ils nous témoignèrent une humanité peu ordinaire» (Ac 28,2), donnant l’occasion de réfléchir aux vertus œcuméniques de l’hospitalité.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican 

Cette année, le thème et les textes ont été préparés par les Églises chrétiennes de Malte et Gozo, en collaboration avec un comité international composé de représentants du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et de la Commission « Foi et Constitution » du Conseil œcuménique des Églises.

Accueillir l’étranger

Intitulé «Ils nous ont témoigné une humanité peu ordinaire» (Ac 28,2), l’ensemble de ces textes repose sur le passage biblique relatant le naufrage de saint Paul à Malte (Ac 27,18 – 28,10). Dans la liturgie et les réflexions pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, plusieurs thèmes sont ainsi mis en lumière : l’hospitalité, la foi en la Providence divine, la réconciliation, le discernement, l’espérance, la confiance, la force, la conversion et la générosité. Un schéma de célébration œcuménique est ainsi établi: chaque jour de la semaine, des extraits de la Parole de Dieu, une réflexion et une prière sont proposés autour d’un des aspects précédemment cités (“Espérance : Le message de Paul”, “Conversion : Changer nos cœurs et nos esprits”…).

Outre la nécessité d’être accueillants envers les autres chrétiens, «les chrétiens travaillant ensemble peuvent faire plus pour offrir l’hospitalité à de nombreux migrants et réfugiés qui se lancent aujourd’hui dans un voyage aussi dangereux que celui de saint Paul», souligne le Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Ainsi, cette semaine de prière devient l’occasion de tourner son regard et son cœur vers le défi de l’accueil des migrants.

parole du jour

Lectures de la messe

PREMIÈRE LECTURE

« Je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 3.5-6)

Le Seigneur m’a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur. » Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. Et il dit : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » – Parole du Seigneur.

PSAUME

(Ps 39 (40), 2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd.11cd)

R/ Me voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté.
 (cf. Ps 39, 8a.9a)

D’un grand espoir j’espérais le Seigneur : il s’est penché vers moi Dans ma bouche il a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu. Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens. » Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j’aime : ta loi me tient aux entrailles. Vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. J’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée.

DEUXIÈME LECTURE

« À vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ » (1 Co 1, 1-3)

Paul, appelé par la volonté de Dieu pour être apôtre du Christ Jésus, et Sosthène notre frère, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. À vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34)

Alléluia. Alléluia. 
« Le Verbe s’est fait chair,
il a établi parmi nous sa demeure.
À tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. »
Alléluia. (cf. Jn 1, 14a.12a)

En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.