Textes : Actes des Apôtres 1, 1- 11 ; Ephésiens 1, 17- 23 et Matthieu 28, 16- 20

Frères et sœurs, Shaloom ! Aujourd’hui, nous célébrons la solennité de l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ. Il monte au ciel auprès de son Père afin de nous envoyer l’Esprit de Vérité. Ce dernier reflète la pensée du Père et prolonge la Parole du Fils. L’Esprit nous est donné afin que l’œuvre de Dieu commencée par Jésus continue, se développe et se consolide.

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Bible

Textes : Actes des Apôtres 18, 23- 28 et Jean 16, 23 b- 28

Frères et sœurs, Shaloom !

Paul est en route afin de raffermir des frères et sœurs dans la foi en Dieu. Il porte en lui les soucis des communautés qu’il a fondées. Cela montre jusqu’où Paul veut que la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité, solidifie et cimente la vie des disciples.

En effet, l’ouverture de la communauté se manifeste par l’accueil d’Apollos, un Juif, originaire d’Alexandrie. Celui-ci bénéficie de la sollicitude des frères et sœurs de l’église d’Ephèse. Priscille et Aquila lui enseignent la Parole de Dieu parce qu’Apollos n’avait reçu que le baptême de Jean. Ils vont l’aider afin qu’il continue son chemin divin, par un complément d’information sur la doctrine, et son chemin pour se rendre en Grèce.

Partout où Apollos passait, il a fait bénéficier les communautés de ses talents. Et le texte l’exprime en ces mots : « Quand il fut arrivé, il rendit de grands services à ceux qui étaient devenus croyants par la grâce de Dieu. »

La lecture de cet extrait du livre des Actes des Apôtres nous renvoie à la vie de notre communauté. Avons-nous le courage, comme Paul, de visiter nos frères et sœurs afin de les raffermir dans leur foi ? De qui et de quoi parlons-nous lors de nos différentes rencontres ? Est-ce que Jésus occupe-t-il la place de choix dans nos partages ?

Apollos a bénéficié d’un bon accueil dans la communauté. Quelle est notre attitude envers les nouveaux-venus ? Disposons-nous du temps pour les écouter et de les aider à se sentir membres de notre communauté ?

Demandons au Seigneur la force de l’Esprit Saint pour que notre communauté garde toujours son élan missionnaire dans ce monde qui privilégie le bien matériel au détriment du bien spirituel.

 

Crispin MBALA,sj.

Presbytère du Sacré-Coeur

Homélie Dimanche

Textes : Actes des Apôtres 8, 5- 8. 14- 17 ; 1 Pierre 3, 15- 18 et Jean 14, 15- 21

« Tout est grâce »

Pour ce sixième dimanche de Pâques, j’intitule notre méditation comme suit : « Tout est grâce ». Cela se vérifie dans la vie des apôtres. Malgré les difficultés et les persécutions, ou plutôt à cause d’elles, la première communauté chrétienne sort de Jérusalem, et l’Evangile gagne du terrain. Philippe, l’un des sept diacres est en route pour annoncer la Bonne Nouvelle.

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Bible

Textes : Actes des Apôtres 16, 1- 10 et Jean 15, 18- 21.

Bien chers frères et sœurs, Shaloom !

Nous sommes à la fin de la cinquième semaine de Pâques. Nous célébrons le temps de la Résurrection de notre Seigneur Jésus. Et c’est sous cette lumière que nous pouvons comprendre l’extrait de l’évangile de saint Jean que l’Eglise propose à notre méditation de ce matin.

Chez saint Jean, l’heure de Jésus est l’heure de sa glorification auprès de son Père. Le Verbe fait chair est passé de la mort à la vie. Il a vécu dans le monde, mais celui-ci ne l’a pas reconnu comme Fils éternel du Dieu vivant. D’où, la haine que le monde a manifestée à son égard.

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi », dit Jésus. Il ajoute : « Le serviteur n’est pas plus grand que son Maître ».

Le disciple doit témoigner du message et de la personne du Christ. La condition pour le faire est très simple : connaître Jésus. Car on ne peut pas témoigner d’une personne qu’on ne connaît pas. Sinon, il y a risque de tromper et/ ou de se tromper.

En parlant du monde, saint Jean fait allusion au monde que le croyant rencontre dans la vie quotidienne, un monde qui peut être un agresseur ou un corrupteur. Le chrétien est dans le monde mais il n’est pas du monde. C’est dire que le chrétien doit éviter tout ce qui ne concourt pas à l’amour de Dieu et au service du prochain. Bref, il doit toujours chercher le bien. Et en agissant ainsi, il peut être attaqué, malmené, dérangé, haï comme son Maître.

Le monde créé par Dieu est le lieu dans lequel le chrétien est appelé à évangéliser, c’est-à-dire  briller de la lumière du Christ. Mais beaucoup de gens n’aiment pas la clarté. D’où, ils se présentent comme des anti-christs.

Le sort du maître est le même que celui du disciple. Cela se vérifie dans la vie des apôtres. Ils n’ont pas eu la tâche facile. Pensons aux arrestations, aux persécutions. Forts de leur foi en Jésus Christ, ils ont persévéré jusqu’au bout.

Et le Concile de Jérusalem nous a montré que l’Eglise est entre les mains du Seigneur. Malgré les discussions, les tergiversations, les  apôtres se laissent guider par l’Esprit Saint.

Aujourd’hui encore, laissons-nous conduire par l’Esprit Saint. Car c’est Dieu qui appelle et envoie en mission. Il nous précède toujours. Attachons-nous à lui, il ne nous abandonnera pas. Telle est l’expérience de Paul dans son voyage missionnaire.

Que Dieu éclaire tous les responsables de nos commissions, nos mouvements, nos groupes, notre pays afin qu’ils aient une oreille attentive pour écouter la voix de l’Esprit et lui soient obéissants.

 

Crispin MBALA,sj.

Presbytère du Sacré-Cœur

Homélie Dimanche

Textes : Actes des Apôtres 6, 1-7 ; 1 Pierre 2, 4- 9 et Jean 14, 1- 12

Frères et sœurs, Shaloom ! Ces derniers temps, depuis environ deux mois, les termes confinement et déconfinement sont à la mode et très présents dans les conversations : Nous sommes confinés. A quand le déconfinement ? Hier, l’épicentre du coronavirus était la commune de la Gombe, aujourd’hui, c’est la commune de Lingwala, et plus précisément le camp KOKOLO. Et demain ? Sous d’autres cieux, on parle de déconfinement progressif. Que dire chez nous au Congo, et ailleurs en Afrique? Comme chrétiens, gardons notre foi et notre confiance en Jésus-Christ tout en respectant les règles édictées par le gouvernement et les personnels de santé.

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Bible

Textes : Actes des Apôtres 23, 26- 33 et Jean 14, 1- 6.

Le chapitre 14 de l’évangile de saint Jean ouvre les discours d’adieu de Jésus. Et l’extrait que nous venons d’entendre fait partie de cette section, plus précisément du premier discours d’adieu.

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi », dit Jésus. Ce verset veut bien mettre les disciples dans la quiétude. Il tombe à pic pendant ce temps de confinement où la peur gagne du terrain
et/où l’incertitude du lendemain pointe à l’horizon. Le Seigneur nous éveille et nous réveille afin de garder fermes notre foi. Jésus ne veut pas que ses disciples vivent dans l’angoisse, la peur et l’incertitude de devant la perspective de sa mort, son retour vers le Père. Il les invite alors à croire en Dieu et en lui, son envoyé. Seule la foi doit cimenter et solidifier leur relation avec lui. « Je vais vous préparer une place », ajoute Jésus. Comme un maître de maison devance ses invités, Jésus nous précède auprès du Père.

Cependant, la question de Thomas montre bel et bien son ignorance et son manque de compréhension sur tout ce que Jésus faisait : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous en connaître le chemin ? », lui demande-t-il. La réponse de Jésus est claire : « Moi je suis le chemin, la vérité et la vie ». Jésus révèle le Père en paroles et en œuvres. Par le temps qui court, le Seigneur nous invite à la tranquillité, à la paix, à la quiétude. Il est important de redécouvrir la place de Dieu dans notre vie. Car la perte du sens de la transcendance nous pousse parfois à oublier Dieu et à perdre le Chemin.

Aujourd’hui, nous sommes invités à retrouver le Chemin, c’est-à-dire Jésus
Christ la voie par excellence qui conduit au Père. « Nul ne peut aller au Père
sans passer par moi, dit Jésus. Surtout que chacun de nous a sa place dans la
maison du Père. Dans le ciel, une place nous attend, et elle restera vide si nous
ne l’occupons pas.

Approchons-nous sans peur, avec une confiance sans
bornes, de celui qui est l’unique chemin, la vérité à laquelle nous ne pouvons
renoncer et la vie en plénitude. Amen !

 

Crispin MBALA,sj

Presbytère du Sacré-Coeur

Frères et sœurs, Shaloom !

Le quatrième dimanche de Pâques est consacré à Jésus, le Bon Pasteur. Héritée de la prédication des prophètes et chantée dans les psaumes, la figure du bon berger évoque de manière privilégiée la présence de Dieu auprès de son peuple choyé, guidé, protégé.

Pour mieux saisir la pertinence de l’extrait de l’évangile de saint Jean que l’Eglise propose à notre méditation, il est important de constater que le passage qui le précède parle de la guérison de l’aveugle-né que les pharisiens avaient exclu de la synagogue à cause de sa foi en Jésus, l’envoyé de Dieu.

Dans la controverse avec ses adversaires, les pharisiens, Jésus nous prévient à travers la parabole du pasteur : Comment reconnaître un vrai berger ? Comment exercer les responsabilités que nous avons ?

Comment reconnaître un bon berger ?

Il y a la voix et la voie. Le bon berger est celui dont les brebis écoutent la voix. Il les appelle chacune par son nom. Et les brebis le connaissent et le reconnaissent. Le bon berger est le guide qui montre le chemin, le maître qui enseigne et le roi qui gouverne.

Jésus montre le chemin qui conduit à la vie éternelle. Et pour y accéder, il faut écouter sa parole, l’accueillir et la mettre en pratique. Les auditeurs de Pierre, après l’annonce de la parole, lui posèrent la question : « Que devons-nous faire ? ». Et il leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés »

A la suite de l’apôtre Pierre, notre mission d’envoyés est de mener nos frères et sœurs vers le Père pour qu’ils se fassent baptiser au nom du Christ Jésus, mort et ressuscité.

La conversion au Christ est liée au baptême, non seulement dans la pratique de l’Eglise mais parce que c’est la volonté du Christ, qui a demandé de faire de toutes les nations des disciples, et de les baptiser. En clair, le baptême nous fait renaître à la vie d’enfants de Dieu et nous unit à Jésus-Christ. De la sorte, tout chrétien doit être un pont pour faire passer à Jésus des frères et des sœurs. Etre le pont exige le témoignage de sa vie.

Aujourd’hui encore, nous sommes appelés à connaître les voies  de la mission : la pauvreté, la douceur, l’acceptation des souffrances et des persécutions, le désir de justice et de paix, c’est-à-dire les Béatitudes. Car obéir sans amour est un contresens. C’est s’écarter de l’amour.

Jésus est le maître qui enseigne. « Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés » La porte nous accueille, nous protège et nous libère. Comme Jésus aime chacun de nous d’un amour unique, il ne veut voir  personne hors de la bergerie. Son discours révèle son état d’âme qui est contraire à celui des pharisiens. Jésus est le bon berger. En lui seul, nous sommes en sécurité pour nous construire individuellement et collectivement ; par lui seul, nous pouvons sortir de nous-mêmes pour aller vers les autres et recevoir la vie en abondance au banquet du Royaume. Jésus n’enrôle pas une masse anonyme, il ne tient pas un discours électoral ou démagogique pour épater et appâter la foule par de fausses promesses.

A l’heure actuelle, quel est l’enseignement qui plaît à nos frères et sœurs ? Aujourd’hui, pour attirer les hommes et les femmes, il faut tenir un discours qui fait l’éloge de la vie facile, de la prospérité, de l’avoir, du pouvoir, de la gloire, etc. Un discours sans sacrifice ni croix attire plus nos contemporains.

Or, Jésus nous enseigne que celui qui veut le suivre doit porter sa croix. Toute œuvre bonne doit passer par la croix qui est un signe d’approbation divine.

Avec la pandémie du Covid-19, nous pensons que le discours spirituel retrouvera sa place dans le schème de notre population.

Pour nous chrétiens, la référence à Jésus qui a souffert pour nous sauver doit marquer la différence à l’égard des autres.

Comment exercer les responsabilités que nous avons ?

Jésus est le roi qui gouverne. L’amour est le maître-mot du Royaume qu’il est venu construire. Jésus-Roi a accepté de souffrir pour que nous ayons la vie. Il est le roi qui donne et se donne à la différence de nos roitelets. Les rois de la terre gouvernent par la force des armes, par la dictature, par le coup d’état, etc. Leur vie est marquée par l’opulence, le prestige, le goût du lucre, etc.

L’exercice du pouvoir que Jésus nous enseigne ce dimanche réside dans la connaissance réciproque : le berger connaît ses brebis, et ses brebis le connaissent. Comment être un bon chef si l’on ne connaît pas les personnes qui sont sous sa responsabilité ? Le dialogue reste un élément capital dans l’exercice du pouvoir. Il renforce les relations interpersonnelles et facilite la tâche dans la gestion des ressources humaines.

Comme disciple du Christ, nous sommes appelés à l’imiter dans notre existence quotidienne. Un responsable chrétien doit éviter d’être le guide-aveugle, l’enseignant-corrompu et le roi-médiocre. Pour y parvenir, il doit faire de Jésus la porte par laquelle il veut faire passer sa pensée, sa parole et ses actes.

Que le Bon Berger continue à nous conduire toujours vers le vert pâturage afin d’avoir la vie et la communiquer à nos frères et sœurs.

Que l’écoute et le respect de sa voix nous indiquent toujours la voie à suivre pour que nous marchions sur ses pas. Amen !

Crispin MBALA,sj.

Presbytère du Sacré-Coeur

Le sain du jour

Saint Athanase. Textes : 1 jean 5, 1- 5 et Matthieu 10, 22- 25 a.

Aujourd’hui, l’Eglise fait mémoire de saint Athanase, évêque et docteur de l’Eglise. Athanase fut le défenseur de la foi  en la divinité du Christ,  définie au concile de Nicée : « Vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père »

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Le sain du jour

Mes frères et sœurs, Shaloom ! Nous célébrons aujourd’hui la fête de Saint Joseph. Saint Joseph fut un simple artisan, un charpentier d’une petite bourgade de Nazareth, en Galilée. Il est le saint patron de tous les travailleurs. Certes, le travail rend à l’homme toute sa dignité, mais retenons que ce n’est pas le travail qui fait l’homme ; c’est plutôt la façon dont il l’exerce qui lui donne tout son sens et toute sa valeur.

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Père Curé

3e dimanche de Pâques Année liturgique A
Textes : Actes des Apôtres 2,14.22b-33 ; 1Pierre 1,17-21 ; Luc 24,13-25.

Frères et sœurs, Shaloom !

En ce troisième dimanche de Pâques, nous fixons notre regard sur le passage de l’évangile de saint Luc qui nous relate le récit de deux disciples d’Emmaüs que nous connaissons bien. Le texte parle de deux disciples. Le chiffre deux peut symboliser la communauté, avec ce qu’elle implique de différence et de complémentarité entre ses membres. L’un des disciples répond au nom de Cléophas, et l’autre, qui n’est pas nommé représente chacun de nous.Les deux ont quitté Jérusalem pour se rendre à Emmaüs, leur village d’origine, suite à la déception que la mort du Christ sur le bois de la croix avait provoquée en eux.

 

Au fait, les deux avaient tout quitté et s’étaient mis à la suite du Christ. Et voilà que l’homme sur qui portait tout leur espoir fut arrêté, fouetté, crucifié et traité comme un bandit. Ces deux amis ouvrent la longue marche de ceux qui espéraient et qui se trouvent déçus. Qu’est-ce à dire ? Ils tournent le dos vers Jérusalem, c’est-àdire le Temple, lieu de la présence de Dieu. Ils abandonnent la foi en Dieu. Car leur espoir est tombé en ruine. Ils croyaient en Jésus, le Messie, et l’avaient suivi avec joie. La tristesse a transformé leur visage et leur cœur. Beaucoup d’interrogations font surface dans leur mémoire.Comment cet homme qui avait éveillé le meilleur en nous a-t-il pu finir si lamentablement sa vie ? Lui qui a opéré tant de signes, a guéri les malades, multiplié les pains, fait entendre les sourds, ressuscité Lazare, chassé les démons, etc. !
Les deux déçus d’Emmaüs doivent tout reprendre à zéro. La honte de rentrer dans le milieu qu’ils ont quitté il y a quelques années, les habite. Ils n’ont rien : pas d’argent, pas de pirogue, pas de maisons, etc. Ils comprennent que le temps passé ne revient plus. Quelle perte !

De Jérusalem à Emmaüs. C’est sur ce trajet qu’un inconnu les aborde : « De quoi parlez-vous en chemin ? ». C’est le premier mot que Jésus leur adresse afin qu’ils ouvrent leur cœur au dialogue et au partage. L’homme doit avoir une oreille attentive pour écouter ses frères et sœurs qui sont dans le besoin. Il faut toujours chercher à se mettre à la place de l’autre pour le comprendre afin de l’aimer. L’accompagnement spirituel fait appel à l’esprit d’écoute. C’est dans cette perspective que Jésus va cheminer avec les deux disciples qui sont encore
aveugles. « L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci ». « Quels événements ? » (Lc 24, 18- 19), demande le Christ ? Ils lui parlèrent de tout ce qui s’est passé.

En clair, Jésus les rejoint, se fait proche d’eux. Il marche à leur pas et fait route avec eux. Il ne s’impose pas, ne force pas, mais se propose. Jésus fait son chemin avec les deux disciples qui représentent notre communauté. Car l’échec nous affaiblit et nous rend tièdes. L’expérience de disciples d’Emmaüs est celle de nos communautés, de nos familles, de nos CEVB, de nos paroisses et de notre diocèse. Que les lieux de nos échecs deviennent des lieux de résurrection. Jésus va alors aider chacun à revenir dans son propre cœur pour retrouver le chemin : un chemin de mémoire, un chemin d’intelligence pour les cœurs lents à comprendre. Tout en cheminant avec eux, il les invite à repenser le chemin parcouru, revoir leur passé. « Ne fallait-il pas que le Messie souffrit tout cela pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24, 26). Jésus veut que les deux disciples ne s’arrêtent pas au tombeau ouvert et vide. Il les pousse à chercher plus loin, plus profond, et à reprendre le chemin des Ecritures. De fil en aiguille, il leur expliqua dans toutes les Ecritures en partant de Moïse et de tous les prophètes, ce qui le concernait (Lc 24, 27). Petit à petit, les cœurs de disciples s’ouvrent, et ils invitent l’inconnu : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse ».

Jésus accepte leur invitation. Le partage de la parole a suscité un intérêt particulier auprès de deux amis. Ils ne voulaient pas lâcher cet inconnu. L’écoute de la Parole de Dieu apporte toujours la paix, la quiétude, la joie, le réconfort à celui qui l’accueille de tout cœur. Le partage du pain fut alors le moment de connaissance et de reconnaissance. Lui, le Christ alla son chemin. L’eucharistie, sacrement d’unité, pousse les disciples à se remémorer les gestes de Jésus. Ils ont enfin compris que l’étranger, c’était bel et bien le Christ ressuscité. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Ecritures ? ». D’Emmaüs à Jérusalem. Les disciples finirent par éprouver le besoin de repartir et de témoigner de Jésus-Christ ressuscité.

Frères et sœurs, notre vie ressemble à celle de disciples d’Emmaüs. Pensons à tous nos échecs, à toutes nos déceptions, à toutes les situations difficiles qui nous arrivent. Rappelons-nous les mots que nous avons prononcés contre Dieu, toutes les décisions négatives que nous avons prises. Tels sont nos chemins d’Emmaüs.

A présent, cherchons à repartir avec le Christ, ce qui signifie comprendre que notre vie ressemble aux mystères du Rosaire : il y a les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux. Le tout se termine par la gloire au Père, et au
Fils et au Saint-Esprit. Tel est le chemin de Jérusalem. Chemin de la Foi, de l’Amour et de l’Espérance. Malgré la pandémie qui secoue notre monde, n’oublions pas que le Ressuscité est toujours présent au milieu de nous. Faisons- lui confiance. Cherchons à l’invoquer pour qu’il nous fasse passer sur l’autre rive, celle de l’espérance. Car le désespoir n’est pas chrétien (Cf Rm 5, 5). Restons associés au mystère pascal pour vivre de la lumière du Christ. Amen !

Crispin MBALA, sj.