[dropcap]L[/dropcap]e Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l’Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
SAINTE MARGUERITE DE CORTONE
Née en 1247, pauvre paysanne, amante d’un noble de Montepulciano, dont elle a un fils. Après la mort de l’amant, elle se retrouve à la rue. Attirée par la vie franciscaine, elle se convertit, consacre sa vie aux malades et ouvre le premier hôpital pour les pauvres de Cortone où elle meurt en 1297.
SAINT MAXIMIEN, ÉVÊQUE DE RAVENNE ET CONFESSEUR
Istrien de naissance, Maximilien fut nommé premier archevêque de Ravenne par l’empereur Justinien mais pendant dix ans il assuma aussi la charge de Primat d’Italie en l’absence du pape. Il est l’auteur des chefs d’œuvre telles que les églises Saint Michel et Saint Vital et la défaite de l’arianisme.
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SAINT PIERRE DAMIEN, ÉVÊQUE D’OSTIE, DOCTEUR DE L’ÉGLISE
Une enfance difficile
Il naquit à Ravenne en 1007, dernier de sept enfants. Sa mère, soucieuse de ne pouvoir faire face à une nouvelle bouche à nourrir, décida de ne pas l’allaiter, le condamnant ainsi à une morte certaine. Une amie, s’étant rendue compte que le bébé était cyanotique, le prit dans les bras et le frotta avec un onguent, en faisant des reproches à la maman dénaturée qui, remise de son aberration momentanée, reprit à le nourrir. Resté orphelin, Pierre fut élevé d’abord par sa sœur Rodelinda, puis par un frère qui le maltraita et le contraignit aux travaux les plus humbles. Finalement le garçon fut confié au frère ainé, Damien, qui était archiprêtre dans une église paroissiale près de Ravenne et qui d’occupa non seulement de sa subsistance mais aussi de l’éducation du jeune Pierre qui, en signe de reconnaissance, ajouta le nom Damiani à son propre nom.
A l’école de la générosité
Son premier biographe, Saint Jean de Lodi, raconte deux épisodes significatifs de la jeunesse de Pier Damien. Un jour le petit garçon trouva une pièce de monnaie, et s’en réjouit: avec cette pièce on pourrait acheter un gâteau ou un jouet; cependant, aussitôt, il se rendit compte que quelque soit ce qu’il aurait acheté lui aurait seulement procuré une joie vaine et passagère, et décida d’apporter la pièce de monnaie à un prêtre et faire dire une messe pour ses parents défunts. Une autre fois, en se trouvant à un repas avec un pauvre aveugle, il choisit pour lui un pain blanc, de meilleure qualité, et offrit à l’hôte un pain noir .Tout à coup une arête se logea dans sa gorge; s’étant repenti de son égoïsme, il échangea son pain avec celui de l’aveugle, et l’arête s’échappa de sa gorge. C’est cet épisode qui le convainquit définitivement à se consacrer à Dieu et à embrasser la vie monastique.
A l’ermitage de Font-Avellane
Poussé par un besoin de solitude, méditation et prière, en 1035, Pier Damien se retira dans le monastère des camaldules de Font-Avellane, à la frontière des Marches et de l’Ombrie. Il devint rapidement le guide spirituel de ces groupes d’ermites et sa renommée se répandit rapidement, tel d’être invité à enseigner dans d’autres monastères, comme Sainte Marie de Pomposa et Saint Vincent de Petra Pertusa. De retour à Font-Avellane, il fut élu prieur et réorganisa l’ermitage, en aspirant à l’érection de nouvelles maisons dans les régions confinantes. Sa fervente activité fut remarquée par l’évêque de Ravenne qui l’appela auprès de lui, en l’enlevant de la quiétude et du recueil du monastère.
Les maux de l’Eglise
L’Eglise de ce temps était affligée de deux maux: la simonie, ou l’achat des charges ecclésiastiques, et le nicolaïsme, ou l’inobservance du célibat. Le pape Stéphane (Etienne) IX, en 1057, appela Pier Damiani à Rome pour entreprendre avec lui une œuvre réformatrice du clergé, et le nomma cardinal et évêque d’Ostie. Pendant les six années successives il fut envoyé en mission à Milan pour calmer le mouvement de révolte de Pataria, et ensuite à Cluny, pour défendre les droits des moines de l’abbaye bénédictine contre les abus de pouvoir de l’archevêque de Macon. Il fut aux côtés du pape Grégoire VII dans sa lutte contre les investitures,( l’empereur Henri IV s’était arrogé le droit de nommer évêques et abbés , en faisant recours dans l’excommunication de la part du Pape), et le résultat le plus éclatant de cette œuvre fut, quelques années avant la mort de Pier Damien, la demande de pardon de l’empereur qui, vêtu en pénitent, se jeta aux pieds du Pape au château de Canossa le 28 janvier 1077.
Saint tout de suite
Après une mission de paix à Ravenne, sa ville natale, Pier Damien, en voyage de retour dans son monastère de Font-Avellane (ou plus probablement à l’ermitage de Gamogna, fondé par lui), il mourut alors qu’il s’était arrêté à Faenza dans le monastère bénédictin de Sainte Marie Hors-Les Murs. L’acclamation populaire réclama qu’il fut déclaré saint dès ses funérailles, et le pape Léon XII le proclama docteur de l’Eglise en 1828.
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SAINT LÉON, CONFESSEUR, ÉVÊQUE DE CATANE EN SICILE
Né à Ravenne en 720, il devient moine bénédictin. Nommé évêque de Catane, il s’oppose aux lois iconoclastes de l’empire byzantin, qui imposait la destruction des images sacrées. Contraint à vivre en ermite dans les montagnes, après de nombreuses années il retourne à Catane où il meurt en 789.
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BIENHEUREUX CONRAD DE PLAISANCE, ERMITE TERTIAIRE FRANCISCAIN EN SICILE
Né en 1290 d’une noble famille de Plaisance où il aime la vie de cour ; après une battue de chasse qui provoque un incendie grave, il choisit de devenir tertiaire franciscain et ermite au service des malades, après avoir donné aux pauvres, lui et sa femme, tous leurs biens. Il meurt à Noto en 1351.
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BIENHEUREUX FRA ANGELICO, JEAN DE FIESOLE, FRÈRE PRÊCHEUR ITALIEN ET PEINTRE
«Celui qui fait les choses du Christ, avec le Christ doit rester toujours»; c’est ce que Jean de Fiesole, au civil Guido de Pietro, connu comme Bienheureux Angelico, avait l’habitude de répéter. La conviction du peintre était que chaque action doit être orientée par Dieu. Aussi la peinture, don dans lequel il excellait, fut comprise par lui comme expression de l’expérience contemplative, instrument de louange et d’élévation des esprits vers les réalités célestes. Né à Vicchio delMugello en Toscane à la fin du XIVème siècle, très jeune il fit preuve d’avoir une prédisposition prononcée pour le dessin et la miniature. Cette inclination naturelle créa dans l’âme du jeune garçon une aspiration ardente au beau, qu’il associa, dans un premier temps, à son talent artistique inné, et qui se traduisit, ensuite, en un appel clair et distinct à la vocation religieuse de la part de Dieu, celui qui est la Beauté.
La peinture comme prière
Ensemble avec son frère Benoît il entra au couvent dominicain de Fiesole: prière, étude et austérité affinèrent l’esprit et le pinceau de Frère Jean en le conduisant à traduire en images chargées d’humanité et mysticisme le fruit de son oraison. Crucifix, Vierges, Annonciations vibrantes de lumière diaphane et retables d’autel sont expression d’une âme qui en simplicité évangélique, à travers un travail de boutique humble et discipliné, sut vivre avec le cœur au ciel. On raconte qu’il peignait à genoux et ne commençait jamais une peinture sans avoir d’abord prié, en s’émouvant quand il reproduisait le Christ en croix.
Synthèse entre Humanisme et foi
Chez Angelico, c’est ainsi que l’appela la première fois Fra Domenico de Corella en 1469, chez Angelico il n’y a jamais antithèse entre humanité et divinité, corps et esprit, foi et raison: la douceur, la grâce, la béatitude des figures nées «du jet deson pinceau» – Vasari écrit, en effet, qu’il «avait l’habitude de ne pas retoucher certaines peintures (…) il croyait que ce fut ainsi la volonté de Dieu» – révèlent une parfaite union entre humanisme et religion. Chez Bienheureux Angelico se réalise une intime synthèse entre la rigueur prospective, l’attention à la figure humaine, déjà caractéristiques de la Renaissance, et la tradition médiévale qui avait parmi ses postulats la fonction didactique de l’art et la valeur mystique de la lumière. Témoignage de la pureté de l’art de Jean de Fiesole sont les fresques (1438-1445) dans la couvent de saint Marc à Florence: catéchèse par les images, qui, en grandeur nature, inspirent une profonde identification dans la Passion et Mort du Christ. La renommée de ces peintures inspira Eugène IV à appeler le dominicain à peindre au Vatican une chapelle dans l’ancienne basilique de saint Pierre, détruite après. On raconte que le successeur, Nicolas V, ne put retenir ses larmes, en 1449, devant les fresques évoquant les histoires des saints Laurent et Etienne, commissionnées au frère pour la chapelle privée du Palais Apostolique. A Orvieto, dans le Dôme, avec Benozzo Gozzoli, Frà Angelico laisse le témoignage de soi dans la voûte de la Chapelle de Saint Brizio.
Patron des artistes
Entre 1448 et 1450 il devient prieur de saint Dominique à Fiesole, un rôle qu’il remplit avec humilité et esprit de service. «S’il avait voulu, rappelle encore Vasari, il aurait pu vivre de manière aisée et devenir riche grâce à son art», mais il refusa toujours le pouvoir, la richesse et le prestige même quand il refusa sans hésiter le siège épiscopal de Florence proposé par le pape Parentucelli. Il mourut le 18 février 1455 au couvent de Sainte Marie sur Minerva à Rome .Dans la basilique attenante se trouve encore sa dépouille et il ya de nombreux pèlerins qui chaque année affrontent la longue montée au Capitole pour visiter sa tombe. En concédant pour lui le culte liturgique on reconnaît officiellement sa qualité de «bienheureux», transmise à travers les siècles; et deux après, le 2 octobre 1982, Saint Jean Paul II le proclama Patron Universel des Artistes.
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SAINT ALEXIS FALCONIERI ET LES SEPT FONDATEURS DES SERVITES
Retrait de la ville
XIIIème siècle, Florence. Sept marchands, membres d’une compagnie laïque de fidèles dévots de la bienheureuse Vierge, la Compagnie des Servites ou Serviteurs de Sainte Marie ou Chantres, décident de se retirer dans la pénitence, la contemplation et dans le service à Marie. Un choix certainement influencé aussi par deux grands ordres mendiants du temps, Franciscains et Dominicains, ainsi que par l’expérience des moines Camaldunes, Vallombrosiens et Clunisiens, déjà présents en ces terres, et de groupes pénitentiels comme ceux de S.Augustins et du Mont Carmel, ou des frères et sœurs laïques de la Pénitence. C’étaient Bonfils, guide du groupe laïque et prieur de la future communauté, Bonagiunta, futur prieur entre 1256 et 1257, Manetti, artisan des premières fondations en France, Amidei, âme du groupe, Sostegni et Uguccioni, amis entre eux, et enfin Alexis. Autour de 1233 les sept abandonnent donc leurs activités commerciales, laissent leurs propres maisons distribuent leurs biens aux pauvres, alors que Florence est toujours troublée par les guerres fratricides.
Tuniques et manteaux gris
C’est le 8 septembre 1233 que les sept commencent la vie communautaire à Villa Camarzia, à la périphérie de la ville: Jacopo de Poggibonsi, chapelain des Chantres et leur directeur spirituel impose à chacun l’habit des «Frères de la Pénitence», un manteau et une tunique de laine grise. La journée de la petite communauté se déroule entre prière, travail et quête à travers les rues de la ville.Leur vie est retirée, austère et solitaire, mais de nombreuses personnes perturbées et angoissées s’adressent à eux et reçoivent consolation et conseil; surtout ils sont plus frappés par le fait , de riches commerçants qu’ils étaient, les sept sont réduits volontairement à la pauvreté . Ceci encourage la diffusion de la renommée de leur sainteté et de nombreuses personnes commencent à demander à faire partie de leur famille.
Naissance de l’Ordre
Justement les nombreuses et insistantes demandes les poussent à commencer un Ordre expressement dévoué à la Vierge, dont ils se disent Serviteurs, l’Ordre des Servites de Marie .L’évêque Ardingo Foraboschi leur donne en 1234 un terrain sur le sommet du Mont Senario, à environ 18 km de Florence. Les cellules sont au début de simples huttes séparées l’une de l’autre; sur les ruines d’un ancien château va s’ériger rapidement une petite église intitulée à Notre Dame et en 1239, après la visite du Légat pontifical, le cardinal Goffredo Castiglioni, futur pape Célestin IV, leur donne la Règle de Saint Augustin.
Souvent, après de longues sorties pour la quête, ils s’arrêtent à Florence auprès de l’Oratoire de Sainte Marie de Caffaggio dont ils développent vite l’annexe en hospice où ils commencent à accueillir d’abord ceux qui demandent à faire partie de la communauté.
Tant de vocations
Très vite les sept reçoivent la permission d’ouvrir d’autres couvents, aussi en dehors de la Toscane, parce que les vocations affluent nombreuses. L’Ordre risque cependant la suppression lorsque le Concile de Lyon, en 1247 décrète la suppression des Ordres Mendiants. Mais Philippe Benizi, accueilli à l’âge de 21 ans dans l’ordre et futur Prieur Général, obtient à nouveau la reconnaissance pontificale; L’approbation définitive arrive en 1304 grâce à l’œuvre de Benoît XI.
Seulement Alexis Falconieri, dernier survivant des sept peut se réjouir .Il mourra le 17 février 1310, à presque 110 ans d’âge. Sa nièce Julienne Falconieri, elle aussi sainte, sera la fondatrice des Sœurs Mantellates.
En 1888 Léon XIII canonise ensemble les sept pères. A Monte Senario un seul sépulcre recueille leurs dépouilles. Parmi les Servites des dernières années, nous rappelons père David Maria Turoldo, connu comme prédicateur et poète.
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SAINTE JULIENNE DE NICOMÉDIE, MARTYRE EN BITHYNIE
Jeune chrétienne, son père païen, la promet en mariage au préfet Eleusie, lui aussi païen. Elle accepte à condition que l’homme se convertisse. Dénoncée comme chrétienne, elle est arrêtée et torturée, mais ne renie pas sa foi .Elle est décapitée vers 305, au temps de l’empereur romain Maximin.
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SAINT ONÉSIME, PORTEUR D’UNE LETTRE DE SAINT PAUL
Esclave à Colosses, après avoir volé son patron Philémon, disciple de S.Paul, il fuit à Rome où il rencontre l’Apôtre des Gentils, prisonnier, qui le convertit et le renvoie à Philémon, en lui demandant de l’accueillir non plus comme esclave mais comme son frère. Onésime évangélise l’Asie Mineure.
SAINTS FAUSTIN ET JOVITE, MARTYRS
Chevaliers, descendants d’une famille païenne de Brescia, ils se convertirent au christianisme grâce à l’évêque Apollonio, qui nomma Faustin presbytre et Giovita diacre. Décapités lors des persécutions d’Adrien entre 120 et 134, ils sont souvent représentés avec l’épée et la palme du martyre.
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SAINTS CYRILLE ET MÉTHODE, APÔTRES DES SLAVES, PATRONS DE L’EUROPE
Une vie constamment sur les routes, très fatigante, entre aventures et dangers de deux hommes unis par le lien du sang, de la foi chrétienne, du destin de devoir tracer un chemin nouveau là où la tradition avait déjà goudronné une route large et fréquentée.
Il y a ceci et davantage derrière l’auréole et la pause hiératique par lesquelles sont peut-être décrits les plus célèbres saints frères de la catholicité, Cyrille et Méthode.
L’administrateur et l’érudit
L’Etat civil les sépare seulement de deux ans. L’aîné est Méthode (qui en réalité s’appelait Michel) et naît en 825 à Thessalonique, où en 827 naît Cyrille (Constantin au civil). L’histoire les voit d’abord divisés. Le premier se distingue vite comme un administrateur et reçoit la charge d’archonte d’une province de l’Empire byzantin. Le second bénéficie d’une instruction raffinée à Constantinople – grammaire, rhétorique, astronomie et musique – qui devrait faire de lui un haut dignitaire impérial. Mais lorsque cela arrive Cyrille a une idée diverse et refuse.
Le nouvel alphabet de la Bible
Autour de ses 35 ans, l’empereur Michel III pense à Cyrille lorsque les Chazari de la Mer d’Azov demandent l’envoi d’un lettré qui sache discuter avec Juifs et Sarazins. C’est ici que les deux frères se réunissent, en initiant ensemble la première de nombreuses missions. Deux ans après, en 863, c’est le tour de la Grande Moldavie. Le but de la mission est celui de contraster l’influence allemande avec deux missionnaires qui connaissent le slavon. Mais Cyrille et Méthode vont au-delà. Probablement s’étant rendu compte de la difficulté de communiquer les Ecritures dans les langues officielles, le latin et le grec, les deux frères inventent un nouvel alphabet, le «glagolitique», universellement connu comme «cyrillique»: 40 caractères dérivés en grande partie du cursif grec médiéval.
L’Evangile de l’est
Leur œuvre est si extraordinaire, que le Pape les appelle à Rome, reçoit Cyrille et Méthode en allant en procession à leur rencontre. Les grandes fatigues auxquelles ils se soumettent, minent la santé du plus jeune. Le 14 février 869 Cyrille devenu moine, meurt à la suite d’une maladie. Méthode est consacré évêque et continue la mission de toujours, en venant à bout des hostilités et des incompréhensions, et en instruisant des disciples dans la traduction des textes sacrés. Il s’éteint en 885 et est enterré dans la cathédrale de Velehrad (aujourd’hui en République Tchèque). Le 31 décembre 1980, par la lettre apostolique Egregiae virtutis, Jean Paul II les proclame Patrons de l’Europe.
SAINT VALENTIN, MARTYR SUR LA VIA FLAMINIA
Qui est Valentin?
Dans le martyrologe romain, le 14 février nous ne trouvons pas un, mais deux Valentin. Du premier on dit: «le 14février, à Rome, sur la Via Flaminia, naissance de Saint-Valentin, prêtre et martyr, qui, après avoir opéré diverses guérisons, célèbre pour sa culture, fut tué et décapité sous Claude César ». Du second on affirme: « le 14 février, à Terni, grande fête de saint Valentin, qui après avoir été longtemps battus fut emprisonné et, dans l’impossibilité de vaincre sa résistance, à minuit, fut secrètement traîné hors de la prison, et décapité par le préfet de Rome, Placide ».
Le prêtre romain
L’histoire du prêtre romain se déroule autour de 270 alors que faisait rage la persécution de l’empereur Claudiuse le gothique, qui, intrigué par la renommée de la sainteté qui accompagnait Valentino, le fit conduire au palais et lui demanda d’être son ami et adorer les dieux; Mais Valentin avec courage et fermeté affirma que le culte des dieux était inutile et que seul le Christ avait apporté l’espérance d’un monde meilleur. L’empereur, frappé par l’ardeur du prisonnier, le confia à un noble romain nommé Asterio, lui recommandant de l’en dissuader avec des «discours onctueux». Asterio avait une fille aveugle depuis qu’elle avait deux ans: Valentin se recueillit dans la prière et la jeune fille retrouva la vue. Devant le miracle, Asterio se convertit au christianisme avec toute sa famille. Informé de la conversion, Claude condamna Valentin à la décapitation, qui eut lieu au deuxième Mile de la Via Flaminia, où il a été enterré et où une église lui est dédiée.
L’évêque de Terni
L’épisode de l’évêque de Terni se déroule près de 70 ans plus tard: Valentin est invité à Rome par le recteur et philosophe Craton, maître de langue grecque et latine; Il avait un fils, nommé Cheremone souffrant d’une difformité physique qui le forçait à tenir la tête entre les genoux, et aucun médecin n’avait réussi à le guérir. Craton promit à Valentino la moitié de ses biens s’il guérissait son fils, mais Valentin, dans une très longue conversation nocturne lui expliqua que ce ne serait pas ses richesses inutiles à guérir le garçon, mais la foi en l’unique vrai Dieu. Il se recueillit ensuite en prière et le garçon regagna la santé. Face au miracle, Craton et toute sa famille se firent baptiser par l’évêque, ainsi que trois étudiants grecs, Procule, Efèbe et Apollon. Avec eux embrassa également la foi, Abbondio un autre étudiant fils du préfet de Rome, Furioso Placido, dont nous savons qu’il assuma cette charge dans les années 346-347: ce serait la date historique à attribuer au martyre de Valentin. Placido, blessé directement par la conversion de son fils, fit arrêter Valentin et le fit décapiter au deuxième Mile de la Via Flaminia, mais presque en cachette, pendant la nuit, pour éviter la réaction de la composante chrétienne maintenant nombreuse de la ville. Après un premier enterrement sommaire sur le site du martyre, Procule, Efèbe et Apollon portèrent le corps du martyr à Terni et l’enterrèrent juste à l’extérieur de la ville. Mais à Terni le consulaire Lucenzio, informé du fait, fit capturer les trois et, encore pendant la nuit, de peur que la population les libère, il les fit décapiter. La population entre-temps, sollicitée par Abbondio abonder, enterra aussi les nouveaux martyrs près de la tombe de Valentin.
Le Saint patron des amoureux
Trop de similitudes, en particulier lieu du supplice et sépulture font que l’on soupçonne que Valentin de Rome et Valentin de Terni se soit qu’un seul et même martyr.
On doit certainement aux Bénédictins, qui s’occupaient de la basilique de Terni au moyen âge, la propagation du culte de Saint-Valentin dans leurs monastères en France et en Angleterre, où démarra le culte de son patronage des fiancés, ainsi que l’atteste un ancien écrit de l’anglais Geoffrey Chaucer, qui raconte comment le jour de la Saint-Valentin les oiseaux commencèrent leurs danses d’amour. Au milieu du mois de février, en fait, la nature commence à se réveiller de la léthargie hivernale, Ainsi Saint-Valentin devint le saint qui annonçait l’imminence du printemps, et ce n’est pas un hasard qu’il soit parfois représenté avec le soleil dans la main.
SAINT ZÉNON MARTYR À ROME, SUR LA VIA APPIA
Mentionné comme Presbytre par le pape Pascal I qui en transféra la dépouille dans la chapelle qui lui est dédiée dans la basilique sainte Praxède à Rome, Zénon était déjà vénéré au VII siècle dans un local du cimetière de Pretestato, le long de la via Appia, qui sera ensuite restauré par Adrien I.
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BIENHEUREUX JOURDAIN DE SAXE, SUCCESSEUR DE SAINT DOMINIQUE À LA TÊTE DE L’ORDRE DES FRÈRES PRÊCHEURS
L’appel à la prédication
On sait peu de chose sur la vie du bienheureux Jourdain de Saxe avant 1219, année où il rencontre à Paris saint Dominique; il le choisit comme confesseur, et entreprend des études pour le diaconat. L’année suivante il prend l’habit dominicain et se fait aussitôt remarquer pour ses dons oratoires éclairés par l’amour pour le salut des âmes et pour le message évangélique; ces dons le mettent à l’aise aussi bien près des pauvres que des universitaires. Né en Westphalie, Frère Jourdain voyage beaucoup même après sa nomination comme provincial de la Lombardie: il voyage pour participer aux Chapitres, mais surtout pour annoncer la Parole; il le fera pendant vingt ans , jusqu’au moment où il aura les forces nécessaires.
L’Ordre tant aimé
La solidité de la foi et la vie de sainteté de frère Jourdain attirent tant d’âmes dans son Ordre: en peu de temps le nombre des frères passe de trois cents à quatre mille et les maisons de trente à trois cents. Il s’emploie à publier les premières Constitutions dominicaines, pour donner l’impulsion aux missions, à l’administration des sacrements et pour la tutelle du droit de sépulture des frères dans les églises dominicaines. Il ne manque pas de défendre le caractère universel de l’Ordre et son indépendance contre les ingérences du clergé local; en outre, c’est aussi grâce à lui que sont juridiquement incorporées dans l’Ordre les moniales dominicaines, selon la volonté du Fondateur lui-même.
Sur les pas de saint Dominique
C’était frère Hyacinthe la pupille de saint Dominique qui l’avait choisi comme son successeur. Mais le Bienheureux est encore considéré aujourd’hui comme l’interprète authentique de la spiritualité du Fondateur, spécialement pour le temps consacré à la prière et à la dévotion mariale. Il est également reconnu pour sa douceur: il corrige les frères avec bonté de cœur plutôt qu’avec la rigueur et la discipline, il les écoute, les réconforte , les encourage aussi par lettre, quand il ne peut pas être présent à leurs côtés. C’est une spiritualité très simple, la sienne, faite d’union avec Dieu et imitation du Christ, d’acceptation des épreuves comme instrument de purification et de méditation de la Passion de Jésus sans négliger la pratique des vertus chrétiennes et le don de soi à tous, spécialement aux pauvres, nos frères: «Il vaut mieux perdre la tunique que la piété», disait-il. Vers la fin de sa vie, il réussit aussi à voir la translation de la dépouille de saint Dominique dans une sépulture convenable et, l’année suivante, sa canonisation par le pape Grégoire IX.
Le naufrage à Acre
Le bateau à bord duquel voyageait Frère Jourdain de Saxe après un pèlerinage en Terre Sainte fit naufrage près d’Acre, actuel Akkon; en apprenant la nouvelle les frères de la communauté locale accourent sur les lieux et trouvent immédiatement le corps noyé entouré d’une croix de lumière. Ils l’ensevelissent dans leur église, mais ses restes mortels furent dispersés à la suite de l’invasion des Turcs. Le jour de sa mort la future sainte Lutgarde eut une vision de Jourdain au ciel, entre les Apôtres et les Prophètes.