Dimanche de l’Ascension 2020

Textes : Actes des Apôtres 1, 1- 11 ; Ephésiens 1, 17- 23 et Matthieu 28, 16- 20

Frères et sœurs, Shaloom ! Aujourd’hui, nous célébrons la solennité de l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ. Il monte au ciel auprès de son Père afin de nous envoyer l’Esprit de Vérité. Ce dernier reflète la pensée du Père et prolonge la Parole du Fils. L’Esprit nous est donné afin que l’œuvre de Dieu commencée par Jésus continue, se développe et se consolide.

« Allez ! dans le monde entier et faites des disciples », dit Jésus. Allez ! C’est un impératif, un ordre que le Seigneur donne à ses disciples. Il veut qu’il se mette en marche, en route pour la mission. Le vœu du Christ est que tous les hommes deviennent ses disciples. Tel est son ultime désir.

Le disciple n’est pas seulement celui qui enseigne la Parole de Dieu, il est aussi celui qui en témoigne dans ce qu’il est, dans ce qu’il dit et dans ce qu’il fait. Il est envoyé en mission pour ouvrir le cœur du monde à l’amour du Christ.

Dans l’évangile de saint Matthieu que nous venons d’entendre, l’accent missionnaire est mis sur la fondation de l’Eglise et sur son enseignement. Chez Matthieu, l’envoi en mission fait ressortir que la proclamation de l’Evangile doit être complétée par la catéchèse d’ordre ecclésial et sacramentel.

En d’autres termes, la proclamation de l’Evangile ou Kérygme doit susciter la foi. Car l’annonce de la Parole ouvre à la foi et débouche sur la réception des sacrements. « La foi naît de l’annonce et toute communauté ecclésiale tire son origine et sa vie de la réponse personnelle de chaque fidèle à cette annonce » (R.M., n° 44, 2).

Aujourd’hui, nous organisons des campagnes d’évangélisation, des Tridua, des neuvaines, etc. Rappelons que ces activités spirituelles font partie de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Leur but est de susciter la foi par la conversion, c’est-à-dire accepter, par une décision personnelle, la seigneurie salvifique du Christ et devenir son disciple.

« Apprenez-leur à respecter les commandements », poursuit Jésus. Saint Jean affirme que « Dieu est Amour » (1 Jean 4, 8. 16). L’amour de Dieu doit transformer nos rapports humains, nos relations interpersonnelles pour que se réalise progressivement notre apprentissage à nous aimer, à nous pardonner, à nous mettre au service les uns des autres. Comme je l’avais dit plus haut, pour y arriver, nous sommes invités à nous convertir et à croire à l’amour miséricordieux de Dieu. C’est de la sorte que nous apprendrons à nous tourner vers Dieu.

Célébrer la solennité de l’Ascension nous renvoie à notre propre responsabilité. Le Seigneur nous confie le monde à transformer en commençant chacun par sa famille, son entourage, voire son milieu de vie. Que dois-je changer dans mon comportement pour que Jésus soit connu, aimé et servi ? Ne soyons pas comme les Galiléens qui regardent le ciel. Mettons-nous à l’œuvre.

La fête de l’Ascension nous rappelle aussi que la mission commencée par le Christ continue. Elle demande d’être consolidée afin qu’elle arrive jusqu’aux extrémités de la terre.

« Allez ! » Par sa Résurrection, le Seigneur a manifesté sa puissance. Aujourd’hui, il nous envoie dans le monde entier pour être ses témoins et annoncer le salut donné par Dieu à tous les hommes et toutes les femmes. Il nous assure et nous rassure de sa présence: « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Frères et sœurs, Shaloom !

Aujourd’hui, nous sommes appelés à rendre notre témoignage au Christ en prenant des positions courageuses et prophétiques :

• aface à la corruption. Pensons à tous les détournements qui se font dans notre monde, en général, et dans notre pays, en particulier. L’écart entre riches et pauvres se remarque facilement. C’est comme le jour et la nuit.
•  face au pouvoir politique et économique. Le clientélisme, la fraude, le vol du denier public aggravent la paupérisation.

Nous célébrons l’Ascension, le Christ est monté au ciel vers Dieu son Père, et notre Père. Le témoignage que nous devons lui rendre est celle d’élever l’homme à sa dignité d’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, en ne cherchant ni la gloire ni les biens matériels, mais en utilisant ce que nous possédons pour servir le plus pauvres, en imitant la simplicité de la vie du Christ.

Nous devons donner le témoignage d’humilité d’abord envers nous-mêmes, en devenant capables de faire notre propre examen de conscience. Saint Ignace de Loyola propose aux retraitants cette triple question : Qu’ai-je fait pour le Christ ? Que fais-je pour le Christ ? Et que dois-je faire pour le Christ ? La réponse est personnelle et communautaire.

La réponse à cette triple question peut nous aider à corriger, dans notre comportement, ce qui s’oppose à l’Evangile et défigure le visage du Christ.

Que le Seigneur ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur, pour que nous sachions quelle espérance nous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que nous partageons. Amen !

Crispin MBALA,sj.

Presbytère du Sacré-Coeur