Homélie du 10ème dimanche du temps ordinaire – Année B (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 10ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre de la Genèse (Gn 3, 9-15). La deuxième lecture provient de la seconde épitre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 4, 13 – 5, 1). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 3, 20-35).

Ces lectures nous invitent à toujours obéir à Dieu pour pouvoir vaincre Satan. Il s’agit de toujours nous efforcer d’accomplir la volonté de Dieu.

La première lecture nous montre comment le mal nous guette depuis les origines. Avec ce passage de la première partie de la Genèse, il est important de rappeler que la Bible n’est pas un livre à lire de manière littérale. Il faut plutôt en faire une lecture littéraire, c’est-à-dire situer chaque texte dans son contexte socio-historique et culturel afin de mieux en saisir le sens, plutôt que de s’arrêter au texte tel qu’il est. Car la Bible est parole de Dieu mais en langage d’hommes. De fait, les onze premiers chapitres de la Genèse sont rédigés dans un genre narratif. On y rapporte des récits en recourant à des mythes et des faits de la société de l’époque. Il est clair que le serpent ne peut pas parler. Le message derrière le texte est que dès les origines, l’homme et la femme ont désobéi à Dieu ; ils ont succombé aux tentations qui provenaient de Satan, ici symbolisé par le serpent.

Pour l’évangile d’aujourd’hui, il sied aussi de clarifier ce que l’on entend par le péché contre le Saint Esprit. Saint Marc dit qu’un tel péché ne peut être pardonné. Le verset qui en parle n’est pas à prendre littéralement. En effet, Dieu n’est-il pas miséricordieux ? Jésus n’a-t-il pas montré qu’il faut toujours pardonner, comme il l’a fait jusque sur la croix ? Par ailleurs, Jésus ne fait-il pas un avec le Père et l’Esprit ? Donc lorsqu’on pèche contre l’Esprit Saint, l’on pèche aussi contre Jésus et contre Dieu le Père.   Le péché contre le Saint Esprit est tout simplement un péché contre l’Esprit de Dieu, c’est-à-dire contre Dieu et de ce fait, contre Jésus aussi. Et pourquoi ce péché ne peut-il pas être pardonné ? Il s’agit en fait d’une forme d’apostasie, c’est-à-dire le refus total et volontaire de Dieu. En effet, il est des hommes qui décident librement de renier Dieu et même de donner leur adhésion à Satan. Quant à Dieu, il respecte beaucoup notre liberté, tout en nous révélant qu’il vaut la peine de s’ouvrir à lui, source de tout vrai bonheur. Précisons encore que ce fameux verset ne se trouve que dans l’évangile de Marc. Mathieu et Luc qui ont revu et augmenté l’évangile de Marc, n’en parlent pas, probablement pour ne pas créer des difficultés dans la compréhension du visage du Dieu miséricordieux.

Revenons à la première lecture. Elle fait allusion au péché originel, qui marque toute personne, du fait de son appartenance à la race humaine qui est pécheresse. Cependant, par le baptême, Dieu nous lave de ce péché et fait de nous ses enfants ; il met en nous son Esprit qui nous donne la force de résister au mal et aux tentations de Satan. Nous restons des êtres pécheurs, cependant bénéficiaires de la miséricorde de Dieu et appelés à nous purifier et à nous sanctifier.

Quant à l’évangile, il nous montre qu’il nous faut toujours être sur nos gardes car le Malin lui, rôde toujours alentour pour chercher à nous faire tomber. Cependant, Jésus est toujours le plus fort. Nous pouvons, nous aussi vaincre le Diable et ses tentations, grâce à l’Esprit reçu au baptême. L’appel pour nous est donc celui de toujours obéir à Dieu et de toujours accomplir sa volonté. Oui, accomplir la volonté de Dieu est l’appel que Jésus adresse à ceux qui l’appelaient pour rejoindre sa famille. Pour Jésus, sa vraie famille est constituée de ceux et celles qui accomplissent la volonté de Dieu. Oui, par le don de l’Esprit, nous sommes devenus des fils adoptifs de Dieu et ses héritiers au même titre que Jésus. Une telle dignité est à préserver, en nous référant à la parole de Dieu qui nous révèle sa volonté. C’est dans ce sens que Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous exhorte à ne pas nous décourager dans notre lutte pour gagner le royaume. Car en définitive, lutter contre le péché est un combat qui durera toute notre vie. C’est le combat spirituel que nous devons toujours mener afin que règne l’amour, qui doit être notre force et qui est le don par excellence de l’Esprit.

A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de nous aider à toujours comprendre sa volonté et d’avoir la grâce de toujours l’accomplir, amen.

Rigobert Kyungu, SJ

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