Homélie du 12ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 12ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre de Job (Jb 38, 1.8-11). La deuxième lecture provient de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 2 Co 5, 14-17. Nous lirons l’évangile selon saint Mc 4, 35-41.

Il nous arrive parfois de nous scandaliser devant le silence de Dieu. Lorsque nous traversons de grandes épreuves et que nous avons l’impression d’être seul sans aucun autre soutien, nous nous demandons : pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Pourquoi se taît-il si longtemps ? Pourquoi ne veut-il pas nous répondre ?

Nous connaissons bien l’histoire de Job qui lui aussi, avait été victime de grands malheurs. Il avait tout perdu, jusqu’à sa propre santé. Alors qu’il se plaignait du silence de Dieu, voilà qu’il est incapable de répondre lorsque finalement Dieu lui parle et lui pose certaines questions fondamentales. La première lecture nous rapporte un extrait de ces questions. Il y a ici une invitation pour nous à toujours contempler la nature pour chercher à comprendre, un tant soit peu, le mystère de ce que Dieu a créé et de ce qu’il continue de faire dans le monde. Car lorsque nous pensons qu’il se tait, en réalité il parle toujours, même à travers tout ce qui nous entoure.

Lors de leur traversée sur la mer, les disciples ont aussi fait face à une forte tempête, alors que Jésus dormait sur le coussin, dans la même barque. Effrayés et désespérés, ils ont réveillé Jésus pour lui exprimer leur détresse. Après avoir menacé la mer, Jésus les a aussi interpellés sur leur manque de foi. Au fait, aux yeux des disciples, le sommeil de Jésus équivalait à son absence face à tout ce qu’ils éprouvaient. Tout comme dans les tempêtes de nos vies, nous pensons aussi souvent que Dieu est absent, comme s’il dormait ! En fait, Dieu peut-il vraiment dormir ? Le psaume 121, 4 dit : Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël. Dans nos langues africaines, nous disons aussi : « Dieu ne dort jamais ». Mais en général, nous proclamons cela après avoir réussi une bonne affaire. Pourquoi ne pas nous le rappeler même lorsque rien ne marche ?

L’enjeu ici est celui de croire en la puissance de Dieu. En effet, malgré les lamentations de Job, celui-ci est pourtant resté fidèle à Dieu sans jamais perdre espoir. Quelle que soit la force de nos épreuves, nous devons toujours continuer à espérer et à faire preuve de foi en Dieu car il est le tout puissant. Dieu est toujours plus grand que tous nos problèmes et difficultés. Désespérer et manquer de foi est un signe que nous ne le connaissons pas vraiment, à l’instar des disciples qui se demandaient au sujet de Jésus : qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ?

Saint Paul, dans la deuxième lecture fait preuve d’une grande connaissance de Jésus. Il a découvert que Jésus n’est pas un simple être humain car c’est la puissance de sa divinité qui s’est déployée dans sa résurrection d’entre les morts. Paul est aussi bouleversé par le grand amour de Jésus pour l’humanité, jusqu’à mourir sur une croix. Ainsi, invite-t-il les Corinthiens, et nous aussi, à ne plus regarder les autres d’une manière simplement humaine. Il nous exhorte à devenir des créatures nouvelles car dans le Christ, le monde ancien s’en est allé et un monde nouveau est déjà né.

A la lumière de ces lectures, demandons la grâce de grandir dans notre foi afin de renouveler notre regard sur Dieu, sur les autres et sur le monde quelles que soient nos épreuves, amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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