Homélie du 14ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 14ème dimanche ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre du prophète Ezéchiel (Ez 2, 2-5). La deuxième lecture est un extrait de la seconde lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 12,7-10).  Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 6, 1-6).

Ces lectures nous exhortent à servir le Seigneur sans être arrêté par les obstacles qui se présentent sur notre chemin.

Dans la première lecture, le Seigneur demande à Ezéchiel de continuer à parler au peuple, même lorsque celui-ci s’obstine à ne pas écouter. Dans l’évangile, c’est Jésus lui-même qui, faisant face à la résistance de son propre peuple, n’arrête pas d’exercer son ministère ; il poursuit courageusement sa mission et enseigne dans les villages des alentours.

L’obstination du peuple à ne pas écouter les envoyés de Dieu est un grand obstacle pour pouvoir accueillir la parole de Dieu. Cet obstacle peut avoir un autre nom, celui de l’orgueil. En effet, c’est par orgueil que le peuple d’Israël s’est rebellé contre Dieu ; il veut se considérer grand au lieu de s’abaisser pour bien accueillir sa parole. Dans l’évangile, les compatriotes de Jésus ne s’ouvrent pas à son message car ils ne voient en lui qu’un simple charpentier qui n’a pas grand-chose à leur apprendre. L’orgueil peut aveugler l’homme et ainsi l’empêcher d’accueilir le message de la foi. L’orgueil est un péché capital ; il est la porte de tous les autres péchés car il est suscité par le Diable lui-même ; nous devons sans cesse le combattre.

Dans la deuxième lecture saint Paul exprime son regret d’être affecté par des faiblesses personnelles. Il aurait souhaité ne pas en avoir, afin de mieux accomplir son ministère. Mais le Seigneur le rassure que ses faiblesses ne constituent pas un obstacle pour pouvoir le servir. Au contraire, elles sont la porte par laquelle il peut obtenir la grâce de l’humilité. L’exemple de Paul nous montre que la grâce du Seigneur peut continuer à travailler en nous par-delà nos faiblesses. Car celles-ci contiennent une grâce, celle de nous rendre humbles. Et l’humilité est la porte de toutes les autres vertus. Nos faiblesses sont donc un appel pour reconnaître notre pauvreté et nos propres limites ; elles sont aussi un appel pour ne pas juger les autres. Car souvent nous avons tendance à nous moquer des faiblesses des autres sans pour autant regarder nos propres faiblesses.

Malgré ses faiblesses, saint Paul est conscient d’être bénéficiaire d’une grâce suffisante. A ce propos, saint Ignace de Loyola affirme que même en temps de désolation, de tentation ou de faiblesse extrême, nous bénéficions du secours divin qui nous reste toujours, même si nous ne nous en apercevons pas nécessairement. Il arrive parfois que le Seigneur nous éprouve en nous retirant sa grande ferveur, son immense amour et sa grâce intense ; même là, il nous reste toujours la grâce suffisante pour notre salut éternel.

Enfin, dans l’évangile, Jésus s’étonne du manque de foi des gens de son village. Ceux-ci avaient des difficultés à percevoir le divin dans l’humanité de Jésus. Nous avons nous aussi des difficultés à percevoir la volonté de Dieu à travers les médiations humaines que Dieu met sur nos chemins, par exemple les responsables de nos églises ou nos parents. C’est seulement par la foi et l’humilité que nous pourrons percevoir la volonté de Dieu à travers les personnes chargées de nous la communiquer.

A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de nous accorder la grâce de l’humilité pour mieux comprendre sa volonté afin de mieux le servir, par delà tous les obstacles. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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