Homélie du 19ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 19^ème dimanche ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du premier livre des Rois (1 R 19, 4-8). La deuxième lecture provient de la lettre de saint Paul apôtre aux Ephésiens (Ep 4, 30 – 5, 2). Nous lirons l’évangile selon saint Jean (Jn 6, 41-51).

Ces lectures nous montrent que toute vie provient de Dieu. C’est lui qui d’une part nous donne le pain quotidien pour nous faire vivre ici sur terre ; et d’autre part, il nous envoie Jésus-Christ pour nous donner la vie éternelle.

En effet, il est évident que pour se maintenir en vie, l’homme doit régulièrement se nourrir tous les jours de sa vie. Mais par-delà le travail de l’homme pour se procurer à manger, c’est Dieu lui-même qui fait vivre. Dans la première lecture, le prophète Elie qui faisait face à l’hostilité de la reine Jézabel au point de demander la mort, a vu ses jours être prolongés par Dieu, qui le nourrissait par l’entremise d’un ange. Lorsque nous travaillons pour nous procurer à manger, nous devons toujours conjuguer nos efforts avec la grâce de Dieu car c’est lui le vrai pourvoyeur de ce qui est nécessaire à l’homme. Dans le Notre Père, nous lui demandons de nous donner le pain quotidien. Savons-nous qu’il nous le donne effectivement ? Dans la foi, accueillons tout ce que nous gagnons ou recevons comme un don de Dieu, même si nous y avons mis nos propres efforts.  Car en définitive, c’est Dieu lui-même qui nous donne l’intelligence et la force pour mieux travailler. Et parfois, il nous envoie aussi ses anges à travers les hommes de bonne volonté qui peuvent nous venir en aide.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous exhorte à être pleins de générosité et de tendresse les uns à l’égard des autres. Si Dieu passe parfois par la générosité des autres pour nous donner le pain quotidien, il veut aussi compter sur notre générosité pour pourvoir aux besoins des autres. Il nous revient d’être attentifs à ce qu’il nous demande afin d’accomplir sa volonté. Cela n’est possible que lorsque nous nous laissons conduire par l‘Esprit de Dieu. Dans la deuxième lecture, saint Paul nous invite à ne pas attrister le Saint Esprit qui nous a marqués de son sceau. Au fait, l’Esprit qui nous révèle les mystères de Dieu, peut aussi nous aider à voir en Jésus le pain de vie descendu du ciel.

Dans l’évangile, Jésus affirme qu’il a été envoyé par Dieu pour donner la vie en abondance par-delà la vie terrestre qui est passagère. Malheureusement, les juifs n’ont pas accueilli ce message parce qu’ils prétendent bien connaître la famille biologique de Jésus. Ils ont été incapables de percevoir la divinité de Jésus à travers son humanité. En fait, ils étaient aveuglés et ne se sont pas laissé guider par l’Esprit de Dieu pour comprendre ce que leur disait Jésus.

Nous pouvons, nous aussi, avoir des difficultés à croire en Dieu si nous nous arrêtons aux apparences des médiations humaines qu’il met sur notre chemin. En effet, il y a des personnes que Dieu a mises sur notre route pour nous aider à percevoir sa volonté, si nous les écoutons et suivons ce qu’elles nous disent. Car Dieu se sert aussi des instruments humains pour nous parler, et nous risquons de ne pas l’écouter si nous regardons seulement les aspects de leur humanité, et même parfois leurs faiblesses. C’est de cette même manière que nous avons aussi des difficultés à croire en la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie, lorsque nous nous arrêtons seulement sur la matérialité du pain eucharistique que nous voyons. L’essentiel n’est-il pas invisible aux yeux de l’homme ?