Homélie du 21 Janvier 2024 : 3ème dimanche du T.O – Année B (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 3ème dimanche ordinaire de l’année liturgique B. Depuis 2020, le Pape a décrété le troisième dimanche ordinaire comme étant le dimanche dédié à la parole de Dieu. En ce jour, des initiatives doivent être prises pour encourager le peuple de Dieu à se familiariser avec la parole de Dieu. La première lecture est tirée du livre de Jonas (3, 1-5.10).

La deuxième lecture provient de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 7, 29-31). Nous lirons l’évangile selon saint Marc 1, 14-20. Ces lectures nous parlent de l’imminence du royaume de Dieu et de l’urgence de la conversion.

 La première lecture nous rapporte le récit de Jonas qui fut envoyé d’urgence à la ville païenne de Ninive pour inviter ses habitants à la conversion, car le Seigneur menaçait de détruire cette ville, à cause de la mauvaise conduite de ses habitants. Le peuple de Ninive s’est immédiatement converti pour échapper au châtiment que le Seigneur comptait lui infliger. Dans la deuxième lecture, Saint Paul invite les Corinthiens à prendre conscience du caractère passager du monde présent. Il les exhorte à se détacher des biens qu’ils possèdent car dit-il, le temps est limité et il passe, ce monde tel que nous le voyons.

Nous trouvons le même écho dans l’évangile où aussitôt, après l’arrestation de Jean-Baptiste, Jésus se dirige vers la Galilée, une région païenne, appelant le peuple à la conversion. L’arrestation de Jean-Baptiste n’a pas arrêté la détermination de Jésus à prêcher le royaume de Dieu. Ce courage prophétique nous montre qu’il ne faut jamais reculer face aux contrariétés, lorsqu’on s’engage pour l’avènement du royaume de Dieu. C’est en Galilée que Jésus commence son ministère ; il affirme avec force que les temps sont accomplis et que le royaume de Dieu est tout proche ; il invite les Galiléens à se convertir et à croire à la Bonne Nouvelle. Et par la suite, il appelle ses premiers disciples André, Simon, Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, à marcher derrière lui.

Notons que l’appel à la conversion exige une réponse immédiate, comme celle des habitants de Ninive, ou comme celle de ces premiers disciples qui ont aussitôt laissé leurs filets et leur entourage immédiat pour marcher derrière Jésus. Puisque notre temps est limité et que nous n’en avons aucune maîtrise, ne renvoyons pas à plus tard notre décision de nous convertir. Il y a un appel urgent à abandonner nos comportements mondains, à l’instar des habitants de Ninive. Il s’agit de consentir à des renoncements par rapport à nos avoirs et à nos relations, à l’instar des premiers disciples. L’enjeu est celui de quitter nos possessions, et de nous quitter nous-mêmes, pour la cause du royaume.

Par ailleurs, les quatre premiers disciples que Jésus a appelés étaient tous des pêcheurs. Et Jésus promet de faire d’eux des pêcheurs d’hommes. Leur savoir-faire pour leurs profits personnels, devra désormais servir pour l’évangélisation et le travail du royaume. Dans un autre passage de l’évangile, il nous est rapporté que Jésus avait utilisé la barque de Simon le jour où il l’avait appelé (Luc 5,3). Cela nous montre que Jésus souhaite aussi utiliser nos capacités humaines pour la cause du royaume. Il sollicite donc notre barque pour prêcher sa Bonne Nouvelle. Sommes-nous prêts à la lui céder ?

En invitant le peuple à se convertir, Jésus l’exhorte aussi à croire à la Bonne nouvelle, l’évangile. Il y a donc un appel à connaître et à faire connaître la parole de Dieu. C’est le sens de la célébration du dimanche de la parole de Dieu. Dans sa lettre apostolique Aperuit illis, le Pape affirme que célébrer en ce jour la parole de Dieu ne doit pas être l’affaire d’une seule fois par an, mais plutôt un événement pour toute l’année. Puissions-nous tous accorder à la parole de Dieu toute l’importance qu’elle mérite.

A la lumière de ces lectures, demandons la grâce de la conversion immédiate, et celle de ne pas rester sourd à l’appel de Dieu pour collaborer à l’établissement de son règne. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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