Homélie du 22ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 22ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La 1ère lecture est tirée du livre du Deutéronome au chapitre (Dt 4, 1-2.6-8). La deuxième lecture provient de la lettre de saint Jacques (Jc 1, 17-18.21b-22.27). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 7, 1-8.14-15.21-23).

Ces lectures nous invitent à nous examiner sur la manière dont nous pratiquons la religion aujourd’hui.

En effet, à force d’aller à nos cultes et célébrations sans nous arrêter pour en évaluer le sens, nous risquons de tomber dans la routine sans pour autant y engager notre cœur. La religion devient ainsi comme un ensemble de préceptes extérieurs que l’on soigne d’apparence seulement. Jésus, dans l’évangile, reproche aux pharisiens de laisser de côté le commandement de Dieu pour s’attacher à la tradition des hommes. Dans la première lecture, c’est Moïse qui demande aux Israélites de ne rien ajouter ni retrancher aux commandements du Seigneur. Les pratiques religieuses de nos Eglises aujourd’hui, nous aident-elles à rencontrer le Seigneur et à changer nos cœurs ?

 Dans la deuxième lecture, l’apôtre Jacques donne un critère de vérification de toute vraie pratique religieuse : elle doit d’une part générer des actions en faveur des veuves et des orphelins, et d’autre part, aider à se garder propre dans le monde. En outre, saint Jacques nous demande non seulement d’écouter la parole de Dieu, mais aussi de la mettre en pratique. Chaque fois que nous écoutons la parole de Dieu, nous devrions aussi prendre des résolutions afin de la mettre en pratique, spécialement dans le domaine de la charité. Car si nos pratiques religieuses ne nous aident pas à changer notre cœur pour le rendre plus compatissant et plus charitable, alors elles ne servent à rien. C’est dans ce sens que Jésus, s’adressant aux pharisiens, a repris à leur intention ce reproche d’Isaïe : ce peuple m’honore des lèvres mais leur cœur est loin de moi… (Is 29, 13). En effet, il est contradictoire de rendre un culte à Dieu alors qu’on continue à commettre le mal et à négliger ceux qui souffrent. Il y a donc un appel à sortir de cette contradiction existentielle.

En fait, Jésus a touché le vrai problème en parlant du cœur de l’homme. Car la vocation du cœur de l’homme est celle d’aimer. Malheureusement, le cœur de l’homme est aussi capable des plus grandes méchancetés au point de nuire sérieusement à d’autres, comme nous pouvons l’observer dans nos sociétés aujourd’hui.  Le mal, dit Jésus, ne provient pas de l’extérieur de l’homme, mais plutôt du fond de son cœur. Le défi pour les croyants est celui de s’efforcer à transformer le cœur afin qu’il réponde à sa vocation d’aimer Dieu et le prochain. Le cœur de l’homme a besoin d’être purifié des souillures du monde pour qu’à l’instar de la Vierge Marie, l’homme accueille la parole, la garde, la médite dans son cœur et la mette en pratique. Car la vocation du cœur de l’homme est d’être comme la bonne terre qui accueille la semence et lui fait porter du fruit.

A la lumière de ces lectures, demandons à l’Esprit de nous remplir de l’amour de Dieu, afin que nos cœurs de pierre se transforment en cœurs de chair capables de compassion et de charité, car c’est seulement ainsi que nous pourrons rendre à Dieu un culte digne de ce nom. Amen.

Rigobert Kyungu, SJ

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