Homélie du 23ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 23ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre d’Isaïe (Is 35, 4-7a). La deuxième lecture provient de l’épître de saint Jacques (Jc 2, 1-5). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 7, 31-37).

Ces lectures nous invitent à placer notre confiance en Dieu qui a de la prédilection pour tous, en particulier les affligés, les pauvres et les petits.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe demande au peuple exilé de prendre courage car Dieu lui-même va venir le sauver. Il annonce des signes messianiques à venir, notamment la guérison des sourds, des aveugles et des boiteux. Dans la deuxième lecture, l’apôtre Jacques nous exhorte à ne pas faire de différence entre les personnes sur la base de leurs conditions sociales, car nous sommes tous égaux, aux yeux de Dieu. Dans l’évangile, Jésus accomplit les promesses jadis annoncées par le prophète et guérit un sourd-muet. Son acte montre aussi qu’il ne fait pas de différence entre les personnes comme le demande saint Jacques dans la deuxième lecture.

En guérissant le sourd-muet, Jésus montre une grande compassion à son égard ; il n’oppose aucune résistance pour lui venir en aide. En effet, ce sourd-muet était exclu de la communauté de par son incapacité à entendre et à parler. Jésus le réintègre dans la communauté et met fin à l’exclusion dont il était victime. Aussitôt qu’on l’aborde, Jésus commence le rite de guérison et amène le sourd-muet à l’écart, pour être seul avec lui. En effet, c’est dans le « seul-à-seul » que Dieu se communique et déploie sa puissance. Jésus lui-même déclarait que lorsque nous prions nous devrions nous retirer dans le secret pour nous adresser au Père qui voit dans le secret (Mt 6, 6). Il est donc essentiel de quitter parfois la foule pour rencontrer le Seigneur dans le « seul-à-seul », car la foule peut distraire et exposer au risque de la superficialité et du sensationnel, comme nous le remarquons facilement dans nos sociétés.

La guérison que Jésus apporte est toujours intégrale et ne se limite pas seulement aux parties malades du corps. Ainsi, pour guérir le sourd-muet, Jésus lui dit « ouvre-toi », en s’adressant à son être tout entier, et pas seulement à ses membres malades. Nous sommes aussi invités à lui présenter tout notre être afin qu’il nous apporte la guérison totale, c’est- à-dire le salut du corps et de l’âme. La parole Effata, ouvre-toi, est aussi une invitation à nous dévoiler, sans nous enfermer sur nous-mêmes ni cacher les choses qui sont dans nos cœurs et qui peuvent nous tourmenter. Si tel était est le cas, nous devrions en parler à une personne de confiance, à notre accompagnateur ou notre confesseur, pour qu’il nous aide à nous en sortir.

Remarquons aussi que c’est à travers différents contacts physiques que Jésus a communiqué la puissance divine au sourd-muet pour le guérir.  La grâce de Dieu peut aussi nous atteindre à travers nos sens, par exemple lors de l’imposition des mains, ou lorsque nous nous tenons par la main pour prier ensemble ; il y a aussi le contact à travers les objets sacrés ou les signes sacramentaux, ou encore la contemplation de l’hostie consacrée, ou l’écoute de la parole de Dieu.  Cependant, c’est la foi qui doit toujours accompagner ces contacts.

 Après sa guérison, le sourd-muet a d’abord entendu la voix de Jésus, avant toute autre chose. Puisse le Seigneur nous guérir de notre surdité afin de nous rendre capables de toujours écouter sa parole en priorité afin de la garder dans nos cœurs. Puisse-t-il aussi nous aider à ouvrir nos cœurs afin de le proclamer, non seulement par notre bouche mais aussi par tout notre être. Amen.

Rigobert Kyungu, SJ

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