Homélie du 24 Mars 2024 : Dimanche des rameaux et de la passion du Seigneur – Année B (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Père Rigobert Kyungu
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le dimanche de la passion, appelé aussi le dimanche des rameaux, qui va nous introduire à la semaine sainte au cours de laquelle nous commémorerons les événements marquant la passion, la mort et la résurrection de Jésus.

La liturgie d’aujourd’hui comprend deux temps importants, aux tonalités diverses. Il y a d’abord la procession avec les rameaux, qui rappelle l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem. Cette procession a un caractère festif car on célèbre Jésus comme roi, de la même manière que les juifs l’ont accueilli et acclamé lorsqu’il entrait à Jérusalem. Le deuxième temps nous introduit dans le mystère de la passion et de la mort de Jésus qui, quelques jours après son entrée à Jérusalem, va être crucifié et mis à mort. Ce deuxième temps est plus méditatif et les lectures choisies nous invitent à compatir avec Jésus, pour communier à ses souffrances, car c’est pour nous qu’il souffre ainsi, jusqu’à en mourir.

La première lecture est tirée du livre du prophète Isaïe (Is 50, 4-7). La deuxième lecture provient de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (Ph. 2, 6-11).   Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 14, 1-15,47).

 La première lecture de ce dimanche est tirée du chant du serviteur souffrant du livre d’Isaïe. Ce serviteur subit la souffrance dans une grande confiance en Dieu, et il s’abstient de répliquer par la violence. Alors qu’il ressent d’atroces douleurs et subit des outrages, il confesse : « le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ». Telle était aussi la manière de Jésus de subir la souffrance, dans une grande confiance en Dieu, et sans aucune animosité à l’égard de ceux qui le persécutaient.

Saint Paul l’exprime bien dans la deuxième lecture, en montrant comment Jésus a accepté de se dépouiller de son titre d’égal de Dieu, pour se faire serviteur des hommes jusqu’à mourir sur la croix, dans une grande obéissance à Dieu. Et cela lui a valu l’exaltation de la part de son Père, qui a fait de lui le Seigneur, et l’a placé au-dessus de tout autre être, au ciel, sur terre et aux enfers.

Quant à l’évangile, il s’agit de tout le récit de la passion selon saint Marc. Nous nous arrêterons à quelques aspects seulement. Nous savons que l’évangile de Marc est traversé par la question fondamentale de l’identité de Jésus. C’est finalement dans sa mort que la réponse nous est donnée. En relisant ce récit et en parcourant les attitudes des personnages qui le constituent, nous pouvons reprendre à notre propre compte la question de savoir qui finalement Jésus est pour nous. Entendons-le nous poser cette question : Pour toi qui suis-je ?

D’après le grand prêtre Caïphe, Jésus a blasphémé lorsqu’il a acquiescé qu’il était le fils de Dieu. Paradoxalement, c’est un centurion païen qui confessera la divinité de Jésus en contemplant la manière dont il est mort. Quant à Pilate, il insistera pour que Jésus affirme qu’il était le roi des Juifs. Et c’est le même Pilate qui fera inscrire sur l’écriteau que Jésus était le roi des Juifs. Ce titre avait déjà été utilisé par la foule qui acclamait Jésus quand il entrait dans Jérusalem.

La scène du reniement de Pierre est particulièrement intéressante. Malgré sa promesse de ne jamais abandonner Jésus, Pierre a succombé face à l’agressivité des Juifs, et a plus d’une fois renié Jésus. Et pourtant c’est le même Pierre qui avait jadis déclaré que Jésus était le Messie, le Fils du Dieu vivant. Ainsi s’accomplissent les paroles de Jésus selon lesquelles l’esprit est ardent mais la chair est faible. Pierre devait finalement comprendre, et nous aussi aujourd’hui, que l’intelligence spirituelle, l’amour et la fidélité envers Dieu sont des dons gratuits de la grâce de Dieu, et non pas seulement le fruit de l’effort humain.

Puisse le Seigneur nous donner le regard du centurion afin que nous percevions à travers la passion et la mort de Jésus qu’il est vraiment le fils de Dieu, et le roi de l’univers ; puisse-t-il aussi nous accorder la grâce et la force de tenir dans les épreuves sans le renier. Amen.
 
Rigobert Kyungu, SJ
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