Homélie du 24ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

Homélie Dimanche
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Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 24ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre du prophète Isaïe (Is 50, 5-9a). La deuxième lecture provient de l’épître de saint Jacques (Jc 2, 14-18). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 8, 27-35). Ces lectures nous invitent à garder notre foi en Dieu au milieu des épreuves et à la manifester à travers des actes de charité.

La première lecture fait partie du chant du serviteur souffrant que nous lisons souvent pendant le carême ou au cours de la semaine sainte. Il exprime la foi du peuple d’Israël qui, au cœur des épreuves, a espéré en Dieu à qui appartient toujours le dernier mot. Le serviteur souffrant accepte d’endurer les souffrances et refuse de se venger, car malgré l’absence apparente de Dieu, il continue à croire qu’il ne sera jamais abandonné. La deuxième lecture nous montre une autre manière d’authentifier notre foi. Celle-ci ne peut exister sans se manifester dans des actes de charité. La foi n’est pas une simple théorie. Elle se vit dans la pratique, surtout lorsqu’elle est mise à l’épreuve.

 L’évangile nous rapporte l’épisode de Philippe de Césarée au cours duquel Jésus révèle sa messianité.  En effet, les juifs qui ployaient sous le joug des Romains espéraient trouver en Jésus leur messie libérateur. Voilà pourquoi certains le prenaient pour le prophète Elie qui devait revenir. Après la multiplication des pains, certains voulaient même faire de lui leur roi (Jn 6,15). Mais Jésus scandalise ses apôtres lorsque, révélant sa messianité, il parle aussi de sa souffrance. Certes, Jésus est venu libérer l’humanité, mais à la manière de Dieu et non selon les pensées des hommes. C’est à travers le don de sa vie, en passant par la souffrance et la mort qu’il va réaliser cette libération, exprimant ainsi son amour qui va jusqu’au bout.

Ne voir en Jésus que le prophète faiseur des miracles, c’est avoir une connaissance approximative de sa personne. Refuser d’entendre l’annonce de sa passion et de sa mort comme l’a fait Pierre, c’est succomber à la tentation de refuser de porter la croix qui n’est pas une négation, mais plutôt une confirmation de la présence et de la puissance de Dieu. Au fait, il n’y a pas de vraie doctrine chrétienne sans le mystère de la croix de Jésus. Car dans la croix de Jésus, et dans chaque croix que nous portons, se trouve déjà le triomphe de la résurrection. Par-delà la souffrance, il y a la gloire de la résurrection, puisque la victoire appartient toujours à Dieu.

Dans le refus de Pierre de voir son maître souffrir, Jésus a immédiatement perçu l’action du diable qui cherche à faire refuser la souffrance et qui montre que la souffrance est une négation de la présence de Dieu. Tel est aussi le cas de beaucoup d’entre nous aujourd’hui. Nous pensons souvent que lorsque nous endurons des souffrances ou lorsque nous essuyons un échec c’est un signe que Dieu est absent de nos vies. Une telle croyance est tout simplement une expression d’une foi encore chancelante. Car Dieu est présent même au cœur de nos souffrances ; c’est lui qui nous donne la force de les endurer pour nous aider à nous en sortir, tôt ou tard. En effet, en passant par la souffrance et la mort, Jésus lui-même n’a jamais été abandonné par Dieu.

A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de nous révéler sa présence dans toutes les situations que nous traversons, car il a promis d’être avec nous tous les jours, jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20), amen.

Rigobert Kyungu, SJ

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