Homélie du 26ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 26ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre des Nb 11, 25-29. La deuxième lecture provient de l’épître de Jacques, 5, 1-6. Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 9, 38-43.45.47-48).
Ces lectures nous invitent établir de la cohérence entre l’exercice des dons de Dieu et notre vie quotidienne.
Dans la première lecture Josué manifeste de la jalousie à l’égard de deux anciens à qui le Seigneur a accordé le don de la prophétie en dehors des 70 autres qui étaient dans le camp avec Moïse. Et dans l’évangile, l’apôtre Jean s’indigne de ce qu’un inconnu pratique de l’exorcisme au nom de Jésus, alors qu’il n’était pas du groupe des disciples. Aussi bien Moïse dans la première lecture, que Jésus dans l’évangile, ne trouvent aucun mal que l’action de Dieu se déploie en dehors des voies officielles. Car Dieu est libre d’accorder ses dons à qui il veut et quand il veut. Il n’appartient pas à l’homme de fixer le canal par lequel Dieu doit passer pour communiquer ses grâces ; et personne ne peut oser limiter la générosité de Dieu. Car à l’instar du vent, l’Esprit peut souffler où il veut et comme il veut (Jn 3, 8). Ces épisodes peuvent aussi nous interpeller alors qu’en ces jours, nous jugeons et critiquons facilement ceux qui ne pratiquent pas notre foi ou qui n’appartiennent pas à nos groupes et mouvements. En effet, les dons qui proviennent de Dieu sont à accueillir dans la simplicité et l’humilité, sans juger les autres ni se comparer à eux, et surtout sans s’enorgueillir.
Après avoir demandé aux apôtres de laisser faire celui qui pratiquait l’exorcisme au-delà de leur cercle, Jésus déclare qu’on ne peut pas faire un miracle en son nom et aussitôt mal parler de lui. L’on peut donc juger de l’authenticité des charismes à partir du comportement des personnes qui les exercent. Ainsi, donner de l’eau à quelqu’un au nom de Jésus c’est reconnaître Jésus lui-même en toute autre personne. Car Jésus s’identifie toujours aux petits et il est présent dans la personne de notre prochain. Autrement dit, l’on ne peut prétendre exercer les dons de Dieu et continuer à mépriser les autres en qui Jésus est présent. Celui qui exerce les dons et charismes de l’Esprit, doit aussi s’efforcer de mener une vie exemplaire. Plus loin, Jésus parle du scandale qui est aussi à éviter, notamment par tout celui qui exerce les dons de Dieu ou tous ceux qui exercent des charges au nom du Seigneur. En définitive, c’est à travers la charité et une vie exemplaire qu’on reconnaîtra les vrais charismes inspirés par l’Esprit au nom du Seigneur.
La deuxième lecture illustre la manière dont devraient se conduire les disciples de Jésus et particulièrement ceux qui exercent des charges ou des dons particuliers. Saint Jacques s’attaque directement aux riches et les met en garde contre la distraction et le danger d’oublier que nous sommes dans les derniers jours ! Il accuse les riches de traiter leurs ouvriers de manière injuste, en leur donnant un salaire de misère qui les frustre. Il les accuse aussi de condamner le juste et de le tuer, bref d’être tout simplement responsables des massacres des pauvres. Ces accusations constituent une réalité pour nos sociétés d’aujourd’hui. Car derrière tous les massacres auxquels nous assistons, il y a des gens qui s’enrichissent et se réjouissent. Puissent-ils se laisser interpeller par cette parole et se convertir pendant qu’il est encore temps.
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