Homélie du 29ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 29ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre d’Isaïe au chapitre 53, 10-11. La deuxième lecture provient de la lettre aux Hébreux 4, 14-16. Et nous lirons l’évangile selon saint Marc 10, 35-45.
Ces lectures nous invitent à considérer l’exercice du pouvoir comme une opportunité pour servir Dieu et les autres, jusqu’au don de notre propre vie, à l’instar de Jésus, qui est venu non pas pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Dans l’évangile, les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean ne se gênent pas d’exprimer à Jésus les ambitions qu’ils nourrissent dans leurs cœurs. Ils demandent le privilège de siéger l’un à sa droite et l’autre à sa gauche, dans sa gloire. Souvenons-nous que peu avant, ces deux disciples, ainsi que Pierre, avaient été témoins de la transfiguration de Jésus sur la montagne, comme nous le rapporte Mc 9, 2-10. Peut-être s’attendent-ils à une glorification de ce genre.
Dans sa réponse, Jésus leur montre qu’ils ne savent pas ce qu’ils demandent. Au fait, ils ne connaissaient pas très bien Jésus et ne le comprenaient pas encore suffisamment. Et pourtant, peu avant cet épisode, Jésus avait déjà mis en garde les disciples contre la tentation du pouvoir, alors qu’ils discutaient pour savoir qui d’entre eux était le premier (Voir Mc 9, 33-37).
Avant d’affirmer qu’il revient au Père seul d’accorder des places à chacun, Jésus leur demande s’ils sont prêts à boire à sa coupe et à être plongé dans son baptême. Il signifiait ainsi sa passion et sa mort sur la croix, et montrait qu’on ne peut pas prendre part à sa gloire sans d’abord passer par l’expérience de la passion et de la croix. Nous trouvons le même écho dans la première lecture où le serviteur souffrant du livre d’Isaïe, plaît au Seigneur, parce qu’il endure la souffrance avec fidélité. La deuxième lecture va aussi dans ce sens, en parlant du sacerdoce de Jésus qui est principalement basé sur le service. En effet, Jésus est le grand prêtre qui a été éprouvé en toutes choses et dont le sacrifice nous a valu grâce et miséricorde.
Lorsque les deux disciples sollicitent des places d’honneur auprès de Jésus, ils n’ont pas à l’esprit la question de la souffrance et de la croix. Il en est de même de tous ceux qui, aujourd’hui, recherchent le pouvoir pour leur propre honneur. Ils ne sont pas nécessairement prêts à endurer les souffrances et les sacrifices que le service du peuple exige. Beaucoup cherchent le pouvoir pour leurs propres intérêts et non pour le bien des personnes qui leur sont confiées. Voilà pourquoi le peuple doit toujours rester vigilant afin de ne choisir que des dirigeants capables de servir et de se donner pour le bien de tous. Dans l’Eglise aussi, l’on ne doit confier des responsabilités qu’à ceux qui veulent vraiment servir et non à ceux qui cherchent à se servir !
La demande de Jacques et Jean a suscité de l’émoi au sein du groupe, au risque de le pousser à la dissension. C’est ici qu’il convient de comprendre que pour un groupe si diversifié, tout est possible. Le défi est celui de s’accepter mutuellement afin de s’entr’aider, et dans la mesure du possible, recadrer ceux qui en ont besoin.
A la lumière de ces lectures, prions pour que le Seigneur nous aide à comprendre la sagesse de son enseignement et la grâce de le mettre en pratique. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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