Homélie du 30ème dimanche ordinaire – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 30ème dimanche de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre du prophète Jérémie (Jr 31, 7-9). La seconde lecture provient de l’épitre aux Hébreux (Hb 5, 1-6). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 10, 46-52).
Ces lectures nous invitent à être attentifs envers les petits et les oubliés de notre société, à l’instar de Dieu lui-même qui prend toujours soin des pauvres et des petits.
La première lecture nous rapporte l’épisode du retour des Israélites de leur exil. Parmi eux, il y avait aussi des boiteux, des aveugles et même des femmes enceintes. La deuxième lecture décrit comment Jésus, le grand prêtre par excellence, s’emploie à sauver l’homme de ses péchés, grâce au fait de le connaître de l’intérieur, car il a lui-même partagé la condition humaine en toute chose, à l’exception du péché. En Jésus, c’est Dieu lui-même qui vient rejoindre l’homme, dans toutes ses faiblesses.
C’est cela que l’évangile illustre de manière concrète, avec l’épisode de la guérison de la l’aveugle Bartimée. Alors que Jésus est suivi et entouré d’une foule nombreuse, il sait cependant accorder de l’attention à un mendiant, l’aveugle Bartimée, planté sur le chemin que Jésus emprunte. Par-delà le découragement de la foule, c’est Jésus lui-même qui remarque Bartimée, le regarde et ordonne de le laisser s’approcher.
Arrêtons-nous un instant sur la figure de Bartimée, qui s’offre à nous comme un bon exemple à imiter, à plus d’un titre. D’abord, Bartimée ne dit pas beaucoup de paroles pour attirer l’attention de Jésus. Il se présente à lui en toute vérité et simplicité et implore tout simplement la pitié de Jésus. Quelle leçon pour nous, dans notre vie de prière ? Nous n’avons pas besoin de dire trop de paroles à Dieu pour qu’il nous entende ; il suffit de nous présenter à Lui tels que nous sommes, en toute vérité et confiance, car il nous connaît mieux que nous-mêmes. Bartimée nous enseigne ensuite la persévérance et le courage. Il en a fait preuve, pendant que son entourage le décourageait. Il nous faudrait aussi lutter contre tout esprit de découragement dans notre vie spirituelle. Car l’Esprit de Dieu ne décourage jamais. Au contraire, il encourage toujours et inspire l’espérance en donnant la force de persévérer et d’aller encore plus loin. En plus, Bartimée appelle Jésus Fils de David, ce qui prouve qu’il le connaît alors que les disciples le prenaient pour Elie, Jean-Baptiste ou l’un des prophètes (Mc 8, 27-30). En effet, appeler Jésus Fils de David, c’est sous-entendre qu’il est le Messie.
Bartimée est un homme simple mais qui a une profonde expérience spirituelle. Cela illustre bien les paroles de Jésus lorsqu’il affirme dans une de ses prières que Dieu sait révéler ses mystères aux tout petits alors qu’il les cache aux sages et aux savants (Mt 11, 25). Ainsi, en nous faisant proches des petits et des pauvres, nous pourrons bien découvrir beaucoup de richesses et de profondeur spirituelles que le Seigneur met en eux. Remarquons enfin que Bartimée a dû se débarrasser de son manteau pour aller vers Jésus. C’est un appel à nous débarrasser de ce qui nous encombre afin d’être plus proches de Jésus et ainsi obtenir de lui la guérison voulue.
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