Homélie du 3ème dimanche de carême – Année C (Père Rigobert KYUNGU, SJ)
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le troisième dimanche de carême de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du livre de l’Exode (Ex 3, 1-8a.10.13-15). La seconde lecture provient de la 1ère épitre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 10, 1-6.10-12). Nous lirons l’évangile selon saint Luc (Lc 13, 1-9).
Ces lectures nous invitent, une fois de plus, à nous convertir, conformément à l’appel principal de ce temps de carême.
Dans la première lecture, Dieu est pris de compassion pour son peuple qui souffre. Il appelle Moïse et lui confie la mission de libérer son peuple. Dieu montre ainsi qu’il n’est pas indifférent face à l’oppression que subit son peuple. Voilà pourquoi il déclare : « j’ai vu la misère de mon peuple ». Face à Moïse, Dieu se nomme « Je suis », pour signifier qu’il est toujours avec le peuple, dans son histoire marquée par des oppressions. Aujourd’hui aussi, Dieu a le même regard envers nous et envers les différents peuples qui ploient sous la domination des puissants de ce monde. Il chemine avec nous pour nous apporter la libération, en la personne de Jésus son Fils. Il est aussi avec tous ceux qui subissent les conséquences de diverses guerres à travers le monde.
Dans la deuxième lecture, saint Paul nous invite à éviter les erreurs du peuple d’Israël qui n’a pas pleinement collaboré à l’œuvre de sa propre libération. En effet, alors qu’ils ont bénéficié de beaucoup de grâces de la part du Seigneur, nos ancêtres n’ont fait que lui déplaire, de par leurs infidélités. Saint Paul nous exhorte à ne pas les imiter, au risque de mourir nous aussi. Saint Paul montre aussi que c’est à travers la personne de Jésus, que Dieu a opéré la libération de son peuple.
Quant à l’évangile, il commence par un épisode d’un fait d’actualité. C’est Pilate qui venait de massacrer des Galiléens alors qu’ils offraient des sacrifices. Jésus qui ne veut juger ni Pilate, ni les Galiléens, ramène le débat à un autre niveau, en demandant à ses interlocuteurs de rentrer en eux-mêmes pour s’examiner, afin de se convertir. Jésus ajoute même un autre fait d’actualité, celui des gens tués lors de la chute d’une tour. Il montre ainsi qu’il n’y a pas nécessairement de lien entre la mort physique et les actes de quelqu’un. Pour lui, la mort est un phénomène naturel qui peut advenir à tout moment et en diverses circonstances. En insistant sur la nécessité de se convertir, Jésus invite plutôt à éviter une autre mort, celle spirituelle ou éternelle, qui est à craindre plus que la mort physique. Il enseigne ainsi que nous pouvons tous éviter la mort spirituelle, si nous nous convertissons vraiment ; en revanche, nous ne pouvons pas échapper à la mort physique qui elle, est naturelle.
La remarque de Jésus nous concerne aussi aujourd’hui, car nous sommes souvent enclins à attribuer aux autres la cause de nos malheurs, sans nous examiner nous-mêmes. Cet évangile nous enseigne que si nous sommes en vie aujourd’hui, c’est parce que Dieu nous accorde encore le temps de nous convertir. En effet, la parabole du figuier contenu dans cet évangile, illustre la patience que Dieu a envers nous. Profitons-en donc pour vraiment nous convertir, car nous ne savons pas combien de temps il nous reste encore à vivre ! Dans cette parabole, le maître de la vigne s’indigne de ce que le figuier ne produit pas de fruit. Et nous, quels fruits produisons-nous pour la gloire de Dieu ?
A l’approche de la fête de Pâques, examinons-nous davantage afin de combattre nos péchés, qui nous empêchent de produire du fruit. Et à la lumière de ces lectures, prions pour la paix dans le monde et pour notre vraie conversion. Amen.
Rigobert Kyungu, SJ
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