Homélie du dimanche de la Sainte Famille – Année B (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Famille de Nazareth, constituée de l’enfant Jésus et de ses parents Joseph et Marie. La première lecture est tirée du livre de la Genèse (Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3). La deuxième lecture provient de la lettre aux Hébreux (He 11, 8.11-12.17-19).  Nous lirons l’Évangile selon saint Luc (Lc 2, 22-40).

La sainte famille nous est présentée comme le modèle de toutes les familles. Les lectures proposées en ce jour peuvent nous aider à évaluer nos propres familles, afin de prier pour elles, pour qu’elles imitent la vie vertueuse qui caractérisait la sainte famille de Nazareth.

 La première lecture nous montre comment Abraham a vécu le drame de ne pas avoir d’enfant. Mais le Seigneur l’a consolé non seulement en lui donnant un enfant, mais aussi en lui promettant une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel. Abraham est devenu à la fois le père biologique d’Isaac, et le père spirituel de tous les croyants. Par-delà la famille biologique, il existe aussi une famille spirituelle à laquelle nous faisons tous partie en vertu de notre foi. La deuxième lecture, tirée de la lettre aux hébreux explique davantage en quoi Abraham et Sarah son épouse sont vraiment des personnes de grande foi. Lorsqu’une famille a pour fondation la foi en Dieu, elle peut vivre heureuse, par delà les épreuves auxquelles elle peut être confrontée.

Marie et Joseph sont eux aussi des personnes d’une très grande foi. Marie a fait preuve de sa foi lorsqu’elle a dit oui à l’appel de Dieu à devenir la Mère de Jésus, même si elle ne comprenait pas encore tout lorsque l’ange lui est apparu. Joseph a obéi à Dieu en accomplissant tout ce que l’ange lui dictait en songe, comme étant la volonté de Dieu. Et il a assumé sa mission jusqu’au bout, avec un grand sens de la responsabilité. L’évangile choisi pour ce jour nous montre que Marie et Joseph ont vraiment été des parents très responsables. En dépit de se savoir porteurs d’une mission spéciale de Dieu, ils ont accompli leurs devoirs civils avec fidélité. Ils ont présenté Jésus au temple en payant ce qui était exigé et ils lui ont donné une bonne éducation. Si l’évangéliste affirme que l’enfant Jésus grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et qu’il avait la grâce de Dieu, c’est vraiment un compliment qu’il fait aux parents de Jésus, qui ont bien accompli leurs obligations de parents responsables. Quant à l’enfant Jésus, il est aussi le modèle de tous les enfants, qui sont appelés à grandir dans la sagesse et le respect des hommes, fondés sur une authentique crainte de Dieu.

Mais, l’évangile d’aujourd’hui nous parle aussi de deux autres personnages que nous ne devons pas négliger. Il s’agit de deux vieillards, Siméon et Anne qui ont le privilège d’accueillir Jésus au temple et de parler de lui aux autres. C’est pour nous un appel à réaliser que les grands parents font bien partie de nos familles, comme nous le rappelle souvent le Pape François. Nous ne devons pas les négliger ni les exclure de nos planifications. Ces deux vieillards sont aussi des pauvres, souvent oubliés par la société. Cela nous rappelle que Jésus est spécialement venu pour les pauvres. En effet, c’est aux pauvres bergers que les anges ont annoncé la naissance de Jésus en premier. Voilà un message de consolation pour les pauvres de nos sociétés. Même s’ils sont oubliés par les autres, Dieu ne les oublie jamais, car il a un faible pour eux.

Enfin, les lectures d’aujourd’hui font aussi allusion à la nécessité de vivre de manière vertueuse. Abraham, Siméon et Joseph sont tous reconnus comme des hommes justes aux yeux de Dieu. Ils étaient loyaux, honnêtes et vrais. Voilà ce qui est attendu de toute personne adulte et responsable, afin d’inspirer les jeunes générations et ainsi, les aider pour comprendre le bien-fondé des vertus dans une société. Jésus a été bien inspiré par son père Joseph. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’adultes qui se distinguent par une vie vertueuse, pour redresser nos sociétés en mal de modèles.