Homélie du Septième dimanche de Pâques – Année B (Père Rigobert KYUNGU, SJ)

La première lecture nous rapporte comment, après l’ascension du Seigneur, Pierre a organisé la succession de Judas qui par suite de sa trahison, était allé se pendre. Ainsi Mathias est choisi pour être, comme les autres apôtres, témoin de la résurrection de Jésus. Notre foi est apostolique car elle est fondée sur le témoignage des apôtres qui ont connu à la fois le Jésus de l’histoire et le Christ de la foi qui, par sa résurrection a vaincu la mort. La deuxième lecture nous rappelle le commandement de l’amour mutuel dont Dieu lui-même est la source, car Dieu est amour.

 L’évangile d’aujourd’hui est un extrait du chapitre 17 de l’évangile selon saint Jean, qui est complètement dédié à la prière que Jésus adresse à son Père non seulement pour les disciples de son temps, mais aussi pour nous tous qui le suivons aujourd’hui. Ce passage contient différentes demandes que Jésus formule envers son Père. Elles constituent des défis susceptibles de nous aider à vivre en vrais témoins de la résurrection de Jésus et de notre foi apostolique.

Jésus demande d’abord à son Père de garder ses disciples dans la fidélité au nom que Dieu partage avec lui. En effet, le nom Jésus signifie Dieu sauve. Ce nom identifie intimement Jésus à son Père. Dans la Prière du Notre Père, nous demandons à ce que le nom de Dieu soit sanctifié, car il est sacré. C’est une invitation à nous engager pour vraiment le sanctifier par toute notre vie. Nous avons donc le défi de nous efforcer à rester fidèles au nom de Dieu et à tout ce qu’il représente.

Jésus a aussi prié pour que nous ayons sa joie dans sa plénitude. C’est la joie qu’il partage avec le Père et le Saint Esprit, et il est heureux de nous y associer. Mais il a aussi dit que cela n’adviendrait que si nous observons son commandement de nous aimer les uns les autres (Jn 15, 10-11). Efforçons-nous donc de vivre dans l’amour les uns envers les autres, comme nous y invite la deuxième lecture, afin de porter dans nos cœurs la joie de Jésus.

Jésus demande encore au Père de garder ses disciples du monde, sans pour autant les tirer du monde. Il veut que tout en restant dans ce monde, nous puissions le transformer par notre témoignage. Nous avons ici le défi de ne pas nous laisser corrompre par le monde et par ses usages, mais plutôt d’œuvrer pour le changer de par notre foi et notre engagement.

Jésus a enfin prié pour que Dieu consacre ses disciples dans la vérité en les gardant du Mauvais. Ce dernier n’est autre que le Diable, qui œuvre dans le monde en y semant la division et le mensonge. Il y a ici le défi d’œuvrer pour l’unité en bannissant tout ce qui peut porter à la division et à la zizanie. Voilà pourquoi Jésus a prié pour que les disciples soient uns. Il y a aussi le défi de la vérité. Car adopter le mensonge et la duplicité comme style de vie c’est tomber dans le piège du Malin qui n’est que mensonge (voir Jn 8, 44).

A la lumière de ces lectures, demandons à Jésus de continuer à intercéder pour nous, afin qu’a l’instar des apôtres, nous soyons, nous aussi, des vrais témoins de sa résurrection, en vivant dans l’amour, l’unité et la vérité, conformément à la foi apostolique que nous professons. Amen.

Rigobert Kyungu, SJ