Homélie du Troisième Dimanche de l’Avent – Année B (Père Rigobert Kyungu, SJ)

Frères et Sœurs, nous célébrons aujourd’hui le troisième dimanche de l’Avent de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre du prophète Isaïe (Is 61, 1-2a.10-11). La deuxième lecture provient de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (1 Th 5, 16-24).  Nous lirons l’Évangile selon saint Jean (Jn 1, 6-8.19-28).

Le thème dominant de ces lectures est celui de la joie. En effet, le troisième dimanche de l’Avent est aussi appelé le dimanche du Gaudete. Car d’après le Missel romain, l’antienne d’ouverture commence par la phrase latine : « Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete », c’est-à-dire « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous ! » C’est une citation de l’épitre de saint Paul aux Philippiens (Ph 4, 4).

Nous vivons dans un monde où les motifs de joie semblent diminuer de jour en jour. Nous assistons à un retour de guerres comme si l’on n’avait pas appris de leçon avec les deux guerres mondiales et même avec la bombe atomique. On s’emploie à vouloir dominer par la force et la violence, sous-estimant ainsi la valeur de la vie. Au niveau de l’organisation des pouvoirs politiques, c’est souvent une minorité qui jouit des avantages divers alors que la majorité croupit dans la misère. Autant de situations susceptibles de nous enlever la joie de vivre. Mais au fait, la joie à laquelle l’Eglise nous invite aujourd’hui est d’un autre ordre. Car même ceux qui jouissent des richesses ne sont pas nécessairement heureux et ils peuvent manquer d’expérimenter la joie de l’évangile, celle intérieure, que seul le Seigneur peut procurer. La joie que Dieu donne par Jésus, personne ne peut nous la ravir, d’après les paroles de Jésus lui-même (Jn 16, 22).

D’après Ga 5, 22, la joie est un fruit de l’Esprit. Isaïe, dans la première lecture affirme qu’il tressaille de joie dans le Seigneur. Il se dit être habité par l’Esprit de Dieu qui l’envoie proclamer la bonne nouvelle aux pauvres. Saint Paul, dans la deuxième lecture nous exhorte aussi à être toujours dans la joie et à rendre grâces en toute circonstance. En effet, il y a un lien entre la joie et l’action de grâces car lorsqu’on réalise les bienfaits que le Seigneur accomplit pour nous, cela suscite la reconnaissance et l’action de grâces. Il nous revient d’ouvrir toujours les yeux afin d’admirer l’œuvre de Dieu en nous et autour de nous et ainsi lui rendre grâces en toute circonstance. Telle est la volonté de Dieu à notre égard, dit saint Paul, qui nous exhorte aussi à prier sans cesse.

L’évangile nous propose de contempler la figure de Jean-Baptiste qui annonçait la venue de Jésus. Il était aussi rempli de l’Esprit pour proclamer la bonne nouvelle et inviter à redresser le chemin du Seigneur. Car il n’est pas possible de jouir de la joie du Seigneur si nos cœurs demeurent dans les ténèbres et s’ils sont habités par le péché. Jean Baptiste ne cessait d’inviter le peuple à la conversion et à la pénitence ; il comparait sa relation avec Jésus à celle de l’ami de l’époux et disait que sa joie était parfaite à cause de Jésus (Jn 3, 29). Jean-Baptiste fait aussi preuve de grande humilité lorsqu’il déclare qu’il n’est pas digne de délier la courroie de ses sandales. L’humilité est un autre fruit de l’Esprit de Dieu ; elle est donnée à ceux qui accueillent l’Esprit et qui restent unis au Christ. Que l’exemple d’humilité et de sainteté de Jean-Baptiste nous aide aussi à mieux préparer le chemin du Seigneur pour ainsi jouir de la joie qu’il nous apporte.