Saint du Jour (14 Février)
[dropcap]L[/dropcap]e Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l’Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
SAINTS CYRILLE ET MÉTHODE, APÔTRES DES SLAVES, PATRONS DE L’EUROPE
Une vie constamment sur les routes, très fatigante, entre aventures et dangers de deux hommes unis par le lien du sang, de la foi chrétienne, du destin de devoir tracer un chemin nouveau là où la tradition avait déjà goudronné une route large et fréquentée.
Il y a ceci et davantage derrière l’auréole et la pause hiératique par lesquelles sont peut-être décrits les plus célèbres saints frères de la catholicité, Cyrille et Méthode.
L’administrateur et l’érudit
L’Etat civil les sépare seulement de deux ans. L’aîné est Méthode (qui en réalité s’appelait Michel) et naît en 825 à Thessalonique, où en 827 naît Cyrille (Constantin au civil). L’histoire les voit d’abord divisés. Le premier se distingue vite comme un administrateur et reçoit la charge d’archonte d’une province de l’Empire byzantin. Le second bénéficie d’une instruction raffinée à Constantinople – grammaire, rhétorique, astronomie et musique – qui devrait faire de lui un haut dignitaire impérial. Mais lorsque cela arrive Cyrille a une idée diverse et refuse.
Le nouvel alphabet de la Bible
Autour de ses 35 ans, l’empereur Michel III pense à Cyrille lorsque les Chazari de la Mer d’Azov demandent l’envoi d’un lettré qui sache discuter avec Juifs et Sarazins. C’est ici que les deux frères se réunissent, en initiant ensemble la première de nombreuses missions. Deux ans après, en 863, c’est le tour de la Grande Moldavie. Le but de la mission est celui de contraster l’influence allemande avec deux missionnaires qui connaissent le slavon. Mais Cyrille et Méthode vont au-delà. Probablement s’étant rendu compte de la difficulté de communiquer les Ecritures dans les langues officielles, le latin et le grec, les deux frères inventent un nouvel alphabet, le «glagolitique», universellement connu comme «cyrillique»: 40 caractères dérivés en grande partie du cursif grec médiéval.
L’Evangile de l’est
Leur œuvre est si extraordinaire, que le Pape les appelle à Rome, reçoit Cyrille et Méthode en allant en procession à leur rencontre. Les grandes fatigues auxquelles ils se soumettent, minent la santé du plus jeune. Le 14 février 869 Cyrille devenu moine, meurt à la suite d’une maladie. Méthode est consacré évêque et continue la mission de toujours, en venant à bout des hostilités et des incompréhensions, et en instruisant des disciples dans la traduction des textes sacrés. Il s’éteint en 885 et est enterré dans la cathédrale de Velehrad (aujourd’hui en République Tchèque). Le 31 décembre 1980, par la lettre apostolique Egregiae virtutis, Jean Paul II les proclame Patrons de l’Europe.
SAINT VALENTIN, MARTYR SUR LA VIA FLAMINIA
Qui est Valentin?
Dans le martyrologe romain, le 14 février nous ne trouvons pas un, mais deux Valentin. Du premier on dit: «le 14février, à Rome, sur la Via Flaminia, naissance de Saint-Valentin, prêtre et martyr, qui, après avoir opéré diverses guérisons, célèbre pour sa culture, fut tué et décapité sous Claude César ». Du second on affirme: « le 14 février, à Terni, grande fête de saint Valentin, qui après avoir été longtemps battus fut emprisonné et, dans l’impossibilité de vaincre sa résistance, à minuit, fut secrètement traîné hors de la prison, et décapité par le préfet de Rome, Placide ».
Le prêtre romain
L’histoire du prêtre romain se déroule autour de 270 alors que faisait rage la persécution de l’empereur Claudiuse le gothique, qui, intrigué par la renommée de la sainteté qui accompagnait Valentino, le fit conduire au palais et lui demanda d’être son ami et adorer les dieux; Mais Valentin avec courage et fermeté affirma que le culte des dieux était inutile et que seul le Christ avait apporté l’espérance d’un monde meilleur. L’empereur, frappé par l’ardeur du prisonnier, le confia à un noble romain nommé Asterio, lui recommandant de l’en dissuader avec des «discours onctueux». Asterio avait une fille aveugle depuis qu’elle avait deux ans: Valentin se recueillit dans la prière et la jeune fille retrouva la vue. Devant le miracle, Asterio se convertit au christianisme avec toute sa famille. Informé de la conversion, Claude condamna Valentin à la décapitation, qui eut lieu au deuxième Mile de la Via Flaminia, où il a été enterré et où une église lui est dédiée.
L’évêque de Terni
L’épisode de l’évêque de Terni se déroule près de 70 ans plus tard: Valentin est invité à Rome par le recteur et philosophe Craton, maître de langue grecque et latine; Il avait un fils, nommé Cheremone souffrant d’une difformité physique qui le forçait à tenir la tête entre les genoux, et aucun médecin n’avait réussi à le guérir. Craton promit à Valentino la moitié de ses biens s’il guérissait son fils, mais Valentin, dans une très longue conversation nocturne lui expliqua que ce ne serait pas ses richesses inutiles à guérir le garçon, mais la foi en l’unique vrai Dieu. Il se recueillit ensuite en prière et le garçon regagna la santé. Face au miracle, Craton et toute sa famille se firent baptiser par l’évêque, ainsi que trois étudiants grecs, Procule, Efèbe et Apollon. Avec eux embrassa également la foi, Abbondio un autre étudiant fils du préfet de Rome, Furioso Placido, dont nous savons qu’il assuma cette charge dans les années 346-347: ce serait la date historique à attribuer au martyre de Valentin. Placido, blessé directement par la conversion de son fils, fit arrêter Valentin et le fit décapiter au deuxième Mile de la Via Flaminia, mais presque en cachette, pendant la nuit, pour éviter la réaction de la composante chrétienne maintenant nombreuse de la ville. Après un premier enterrement sommaire sur le site du martyre, Procule, Efèbe et Apollon portèrent le corps du martyr à Terni et l’enterrèrent juste à l’extérieur de la ville. Mais à Terni le consulaire Lucenzio, informé du fait, fit capturer les trois et, encore pendant la nuit, de peur que la population les libère, il les fit décapiter. La population entre-temps, sollicitée par Abbondio abonder, enterra aussi les nouveaux martyrs près de la tombe de Valentin.
Le Saint patron des amoureux
Trop de similitudes, en particulier lieu du supplice et sépulture font que l’on soupçonne que Valentin de Rome et Valentin de Terni se soit qu’un seul et même martyr.
On doit certainement aux Bénédictins, qui s’occupaient de la basilique de Terni au moyen âge, la propagation du culte de Saint-Valentin dans leurs monastères en France et en Angleterre, où démarra le culte de son patronage des fiancés, ainsi que l’atteste un ancien écrit de l’anglais Geoffrey Chaucer, qui raconte comment le jour de la Saint-Valentin les oiseaux commencèrent leurs danses d’amour. Au milieu du mois de février, en fait, la nature commence à se réveiller de la léthargie hivernale, Ainsi Saint-Valentin devint le saint qui annonçait l’imminence du printemps, et ce n’est pas un hasard qu’il soit parfois représenté avec le soleil dans la main.
SAINT ZÉNON MARTYR À ROME, SUR LA VIA APPIA
Mentionné comme Presbytre par le pape Pascal I qui en transféra la dépouille dans la chapelle qui lui est dédiée dans la basilique sainte Praxède à Rome, Zénon était déjà vénéré au VII siècle dans un local du cimetière de Pretestato, le long de la via Appia, qui sera ensuite restauré par Adrien I.
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