Archive d’étiquettes pour : PAPE FRANÇOIS

Pape François

[dropcap]Q[/dropcap]uestion : Sur quoi le Pape insiste-il particulièrement en ce temps fort de Carême 2020 ?

Père Gilbert Mambi, sj : Vous savez qu’à deux jours du Mercredi des Cendres, le Pape a rendu public son message pour le carême 2020 sur sa signification comme un «temps favorable» qui ne doit «jamais être tenu pour acquis», et pendant lequel les chrétiens sont invités à accueillir la miséricorde de Dieu offerte par le Mystère pascal. Le cœur renouvelé, il s’ouvre à la charité, contribuant « à la construction d’un monde plus équitable. C’est ainsi que ce message de 2020 porte le titre de « Nous vous en supplions au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2Co 5, 20). Ainsi pour le Pape, la conversion est une urgence. Un autre mot clef du message du pape c’est le dialogue.

« La compassion, clé du dialogue avec Dieu et les autres. Le Pape nous invite à vivre « une relation d’ouverture et de dialogue fructueux avec Dieu et avec les autres. C’est le fruit de la prière lorsque, contemplant Jésus crucifié, « nous éprouvons de la compassion pour lui et, avec lui, pour toutes les personnes et situations de souffrance dans le monde et que nous les confions toutes à la miséricorde de Dieu.

Sous le signe du Rosaire, le Pape François confie le Carême 2020 des catholiques à la Vierge Marie en disant : « J’invoque l’intercession de la Très-Sainte Vierge Marie pour ce Carême, afin que nous accueillions l’appel à nous laisser réconcilier avec Dieu. »

C. Mbuyi

Pape François
[dropcap]L[/dropcap]e Saint-Père était ce mercredi, en fin d’après-midi, sur la colline romaine de l’Aventin pour célébrer l’entrée en Carême. Il a d’abord conduit la procession pénitentielle, partie de l’église Saint-Anselme, siège de l’ordre bénédictin, pour rejoindre la Basilique Sainte-Sabine, siège de l’ordre dominicain. C’est là que s’est ensuite déroulée la messe, incluant le rite d’imposition des cendres. L’homélie de François était centrée sur la signification de cette poussière, qui nous rappelle le prix que nous avons aux yeux de Dieu, et nous invite à recevoir Son pardon, un premier pas vers la vie éternelle.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

«Dans le cours des siècles et des millénaires, nous sommes de passage; devant l’immensité des galaxies et de l’espace nous sommes minuscules. Nous sommes poussière dans l’univers. Mais nous sommes la poussière aimée de Dieu», a déclaré François au début de son homélie. Avant d’imposer les cendres aux fidèles rassemblés en la Basilique Sainte-Sabine, le Pape a commenté le verset de la Genèse qui rappelle à chacun son origine et sa fin – «Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière» (Gn 3, 19). «Nous sommes ainsi une poussière précieuse, destinée à vivre pour toujours», a poursuivi le Saint-Père avec espérance.

De la poussière à la vie

Pape
Le 3 janvier dernier a été rendu public le message du Pape François pour la 28e Journée mondiale du malade, célébrée ce mardi 11 février. Un message centré sur les paroles de Jésus : «venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et je vous soulagerai» (Mt 11, 28) ; le Saint-Père rappelle notamment que le droit à la vie est le «vrai droit humain». Il met aussi en garde contre les manipulations politiques de l’assistance médicale.

Ces paroles de Jésus expriment sa solidarité avec l’humanité souffrante et affligée ; il pose sur elle son regard d’amour qui accueille, et invite chacun à entrer dans sa vie pour faire une expérience de tendresse. «Il n’impose pas de lois à ceux qui vivent l’angoisse de leur propre situation de fragilité, de douleur et de faiblesse, mais il offre sa miséricorde, c’est-à-dire sa personne qui les réconforte», affirme le Pape en préambule de ce message. Le Fils de Dieu nourrit ses sentiments «parce qu’il s’est fait faible lui-même» et a reçu à son tour le réconfort du Père.

Les formes de souffrance sont diverses et nombreuses, -maladies incurables et chroniques, pathologies psychiques, handicaps, maladies de l’enfance et de la vieillesse-, et l’on ressent souvent dans ces circonstances un manque d’humanité, note le Pape, qui appelle en conséquence à personnaliser l’approche à l’égard du malade. Celui-ci, atteint dans son intégrité physique, mais aussi dans son intellect, son affectivité, ses relations, a non seulement besoin de thérapie, mais aussi de sollicitude, d’amour. Il s’agit donc, bien sûr, de le soigner mais surtout d’en «prendre soin», pour viser une «guérison humaine intégrale».

Jésus porte son regard sur les personnes en souffrance

Aux malades, le Pape rappelle que leur souffrance les place parmi les «fatigués et opprimés» qui «attirent le regard de Jésus». «C’est de là que vient la lumière pour vos moments d’obscurité, l’espérance pour votre réconfort», leur assure-t-il. «Certes, poursuit-il, le Christ ne nous  a pas donné de recettes, mais, par sa passion, sa mort et sa résurrection, il nous libère de l’oppression du mal».

Pour ses frères et sœurs malades, l’Église désire être ce lieu de réconfort, ce havre de soutien, cette auberge du Bon samaritain qu’est le Christ. «Dans cette maison, vous pourrez rencontrer des personnes qui, guéries par la miséricorde de Dieu dans leur fragilité, sauront vous aider à porter la croix en faisant de leurs propres blessures des ouvertures par lesquelles regarder l’horizon au-delà de la maladie et recevoir la lumière et l’air pour votre vie». C’est dans cette œuvre de réconfort qu’agit le personnel de santé, composé «d’hommes et de femmes avec leurs fragilités et leurs maladies», précise François.

C’est d’ailleurs à ce personnel soignant que le Pape s’adresse ensuite, leur soulignant que le substantif «personne» prime toujours sur l’adjectif «malade». A l’aune de cette considération fondamentale, le Pape met en exergue l’objectif  premier de leur action : «tendre constamment à la dignité et à la vie de la personne, sans jamais céder à des actes de nature euthanasiste, de suicide assisté ou de suppression de la vie, pas même quand le stade de la maladie est irréversible».

La dimension transcendante donne au soin son sens ultime

«Dans l’expérience de la limite et même de l’échec possible de la science médicale face à des cas cliniques toujours plus problématiques et à des diagnostics funestes, vous êtes appelés à vous ouvrir à la dimension transcendante, qui peut vous offrir le sens plénier de votre profession», affirme encore le Pape, qui rappelle que la vie appartient à Dieu, et que, partant, son caractère sacré et inviolable ne saurait être remis en question.

Mieux encore, elle doit toujours être accueillie, servie et protégée, de la naissance à la mort. «C’est à la fois une exigence tant de la raison que de la foi en Dieu auteur de la vie. Dans certains cas, l’objection de conscience est pour vous le choix nécessaire pour rester cohérents au “oui” à la vie et à la personne. En tout cas, votre professionnalisme, animé par la charité chrétienne, sera le meilleur service rendu au vrai droit humain : le droit à la vie».

Refuser toute manipulation politique de la médecine

Le Saint-Père observe enfin que certains contextes de guerre ou de violences favorisent les attaques contre les structures de santé assistant les malades ; dans d’autres situations, «le pouvoir politique aussi prétend manipuler l’assistance médicale en sa faveur, limitant la juste autonomie de la profession sanitaire». En réalité, juge-t-il, «attaquer ceux qui se consacrent au service des membres souffrants du corps social ne profite à personne».

Et de conclure en lançant un appel aux institutions sanitaires et aux gouvernants de tous les pays du monde «afin qu’ils ne négligent pas la justice sociale au profit de l’aspect économique. Je souhaite qu’en conjuguant les principes de solidarité et de subsidiarité, il soit possible de coopérer pour que tous aient accès aux soins appropriés pour sauvegarder et retrouver la santé». Le Pape n’oublie pas les volontaires qui se mettent aux services des malades, et qui reflètent par leurs gestes de proximité, «l’image du bon Samaritain».

Source : Vatican